Fatty acids role in multiple sclerosis as “metabokines”
1) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9205055/pdf/12974_2022_Article_2502.pdf (2022)
Résumé
La sclérose en plaques (SEP), en tant que maladie neurologique auto-immune liée à la fois à la génétique et à l’environnement, manque toujours d’options de traitement efficaces chez les patients en progression, ce qui souligne la nécessité de réévaluer les caractéristiques de la maladie dans la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques. Les acides gras (FA) et la SEP présentent un lien intime intéressant. Le métabolisme des acides gras est fortement associé à l’auto-immunité, car le niveau et la composition des acides gras circulatoires et résidents des tissus dérivés de l’alimentation peuvent moduler la polarisation, la différenciation et la fonction des cellules immunitaires, suggérant leur rôle régulateur important en tant que « métabokines » (un peu à l’image des cytokines). De plus, les acides gras constituent des facteurs protecteurs de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique, sont des contributeurs cruciaux de l’inflammation chronique et de la dégénérescence progressive du système nerveux central (SNC), ainsi que des matériaux importants pour la remyélinisation. Cette zone d’ambiguïté nécessite une exploration plus approfondie dans ce domaine pour valider le phénomène existant, développer de nouvelles thérapies et confirmer l’innocuité et l’efficacité de l’intervention thérapeutique ciblant le métabolisme des acides gras.
Quelques indices sur l’importance des acides gras à l’intérieur de la discussion de cet article:
Les preuves s’accumulent à savoir que les acides gras et le métabolisme des acides gras sont des médiateurs cruciaux de l’homéostasie du SNC (système nerveux central) car ils présentant de multiples facettes qui jouent un rôle dans la pathogenèse du SNC en lien avec la SEP. Toutes ces raisons rendent difficile l’évaluation des avantages réels de la supplémentation en acides gras chez les patients atteints de SEP. Compte tenu des limites des modèles de rongeurs, des enquêtes sur les thérapeutiques basées sur les acides gras, on attend des tentatives plus standardisées d’études cliniques. Bien que l’efficacité thérapeutique des acides gras chez les patients SEP ne soit pas encore démontrée de façon définitive, les schémas d’apports alimentaires déficitaires en acides gras montrent clairement un lien avec un risque d’incidence de SEP. Il est à noter qu’en raison de la présence d’un stade préclinique asymptomatique chez les patients atteints de SEP, les acides gras semblent jouer un rôle de « métabokines » (un peu comme les cytokines) en jouant un rôle régulateur complexe dans les cellules immunitaires qui interviennent dans la différenciation des sous-types de ces cellules ; pendant ce temps, le rôle critique des acides gras dans l’oxydation du SNC , leur stress et la remyélinisation ne peuvent être sous-estimés. Alors que les acides gras émergent comme des cibles thérapeutiques, une exploration plus approfondie reste nécessaires pour valider la fiabilité de l’interprétation clinique.
2) Gut microbiome-modulated dietary strategies in EAE and multiple sclerosis
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37063324/ (2023)
Résumé
Au cours des dernières décennies, l’incidence de la sclérose en plaques a augmenté à mesure que les habitudes alimentaires de la société sont passées d’une approche d’aliments complets à une alimentation riche en graisses, en sel, pauvre en fibres alimentaires et en aliments transformés, appelée «régime occidental». Des facteurs environnementaux, tels que l’alimentation, pourraient jouer un rôle dans la pathogenèse de la sclérose en plaques en raison d’altérations du microbiote intestinal, d’une atteinte de la barrière intestinale et d’une inflammation intestinale subséquente pouvant entraîner une neuroinflammation exacerbée. Cette mini-revue explore les altérations du microbiome intestinal de diverses stratégies alimentaires qui améliorent le « régime occidental » en tant qu’alternatives et cibles prometteuses aux traitements actuels de la sclérose en plaques. Nous fournissons également des preuves que la modulation du microbiome intestinal par l’alimentation peut améliorer ou exacerber les symptômes cliniques de la sclérose en plaques, soulignant l’importance d’inclure des analyses du microbiome intestinal dans les futures études sur l’alimentation et la maladie.
3) Gut-oriented interventions in patients with multiple sclerosis: fact or fiction?
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35179760/ (2022)
Résumé
Objectif : La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique, inflammatoire, démyélinisante, auto-immunitaire du système nerveux central dont l’étiologie et la pathogenèse restent mal connues, en raison de sa nature complexe et multifactorielle. La preuve d’une connexion bidirectionnelle reliant le microbiome intestinal à la barrière intestinale et au système immunitaire (l’axe intestin-cerveau) peut avoir des implications dans la pathogenèse des maladies inflammatoires démyélinisantes telles que la SEP. Cette revue narrative résume les preuves de l’implication de l’axe intestin-cerveau dans la pathogenèse de la SEP et examine le rôle des interventions axées sur l’intestin dans la SEP.
Patients et méthodes : nous avons examiné toutes les études disponibles dans PubMed concernant les interventions dirigées par l’intestin et la SEP. Cette recherche a été menée à partir de différentes combinaisons de mots-clés pertinents (sclérose en plaques, maladies inflammatoires à médiation immunitaire, maladies auto-immunes, premier événement démyélinisant, neurocognition, troubles neurologiques, pratique de la neurologie, facteurs de risque, biomarqueurs taxonomiques, nutrition, alimentation, additifs alimentaires, traitement complémentaire , bactéries intestinales, microbiome intestinal, microbiome, axe intestin-cerveau, épidémiologie, acide alpha-linolénique, métabolites fermentatifs, gras, gras saturés, gras monoinsaturés, gras polyinsaturés, acides gras oméga-3, régime hypocalorique, jeûne, microbiome fécal, transplantation de microbiote fécal, expérimentation animale).
Résultats : Il existe de nouvelles preuves que des altérations du microbiome intestinal et une perméabilité intestinale accrue peuvent être des facteurs responsables de l’interaction complexe entre la nutrition, l’état métabolique et la réponse immuno-inflammatoire chez les patients atteints de SEP. Cela suggère la possibilité que la modification du mode de vie et du microbiome, par exemple par des régimes alimentaires spécifiques ou une transplantation de microbiote fécal, une supplémentation en acides biliaires et en activateurs de barrière intestinale, puisse influencer positivement la pathogenèse de la SEP.
Conclusions : Bien que le rôle des facteurs nutritionnels dans la pathogenèse de la SEP reste à établir, il existe des preuves que des interventions appropriées axées sur l’intestin telles que l’alimentation, la supplémentation nutritionnelle ou la transplantation fécale peuvent moduler la réponse inflammatoire et améliorer l’évolution de la SEP de façon complémentaire.



