(Merci Mathieu en mon nom et au nom de tous ceux et celles que votre témoignage aidera. Je mentionne « à lire et relire » car ce témoignage donne des informations incontournables tellement pertinentes)
Bonjour et bonne année madame Lagacé!
Je tenais à vous écrire pour vous remercier de votre dévouement et tout le bien que vous généré par vos recherches et écrits.
Ça fait un certain temps que je voulais vous partager mon histoire en lien avec le régime hypotoxique. C’est une 11e chirurgie qui me donne le temps pendant cette convalescence qui, pour une rare fois, n’est pas reliée à la maladie de Crohn… J’ai reçu un diagnostic en 1996 après 2-3 années de résistance à « négocier » avec des problèmes de digestion. Comme c’est sûrement le cas pour plusieurs personnes devant vivre avec cette condition, j’ai reçu un feuillet informatif au sujet des aliments que je devrais consommer par la diététicienne de l’hôpital, suivi d’épisodes d’essais-erreurs de plusieurs médications et d’interventions chirurgicales.
Je vous évite tous les détails, mais le parcours a été très ardu, frustrant et souvent décourageant. Après plus de 20 ans à faire attention en respectant le plus possible la diète suggérée (pas de salade, pelures, de graines, de noix, de friture, de trucs épicés, de fibres, etc.) j’en avais vraiment assez des problèmes de digestion quand je faisais tout correctement (selon les directives médicales traditionnelles). Pourquoi je me prépare un souper qui se passe très bien et que le restant au bureau le lendemain ne fonctionne pas du tout!? C’était incroyablement frustrant et culpabilisant de ne pas comprendre où était le problème : « qu’est-ce que j’ai mangé de pas correct, est-ce que c’était ce matin, hier, est-ce que je suis trop stressé, est-ce que la maladie s’empire?? ». C’est épuisant de toujours s’en faire avec ces questions et de ne pas trouver de réponses.
Le hic d’aller vers autre chose c’est qu’on se fait souvent décourager par les médecins et parfois, ceux qui évoluent en santé naturelle sont trop drastiques. Quand on tente d’aller vers une alternative, on cherche un équilibre, du moins pour ma part. C’est difficile de plonger vers le naturel quand on se fait proposer de cesser toute médication et que du côté des médecins on se fait répondre : « tu ne soigneras pas un problème de la sorte avec des remèdes de grand-mère ». On se sent bien seul car on s’imagine le pire si on cesse une médication et que ça ne fonctionne pas. Comment on va nous traiter (voir juger) par la suite si on a tenter une alternative moins taxant en effets secondaires?
En 2015, on m’a annoncé que j’étais en rémissions complète et j’ai pu cesser de prendre un immunosuppresseur que je prenais sur une base quotidienne depuis 10 ans. Je croyais avoir la paix pour un bout de temps, mais un an et demi plus tard, une investigation digestive n’abordait pas dans ce sens. J’ai reçu votre livre (Une alimentation ciblée…) en cadeau entre-temps. Au départ, je n’avais pas la force et la volonté de faire autant de changement, je n’allais pas bien et je n’avais pas le courage d’essayer une nouvelle méthode pour possiblement en être déçu. Après une longue introspection au début de l’année 2018, j’ai commencé la lecture du livre en question et je me suis fait un plan de match. Puisque je ne voulais pas tout couper d’un seul coup pour éviter d’être démoralisé en faisant ces changements majeurs, j’ai commencé par retirer les produits laitiers au début 2019. Je me demandais bien comment j’allais faire, moi qui buvait du lait comme un veau et qui n’avait jamais vraiment dénoté de problèmes directement liés à la consommation de lait, fromage, etc. Ensuite j’ai coupé le sucre qui a été un peu plus difficile que les produits laitiers, principalement par certains symptômes physiques. Je me disais que c’était possiblement similaire à une désintoxication de drogue et que le corps émet des signes de carences ou de manque. Puisque j’avais un voyage de prévu à la fin du printemps et que je me disais qu’il serait difficile de respecter les grandes lignes du régime, j’ai coupé le gluten à mon retour.
Comme pour plusieurs personnes dont les témoignages se sont retrouvés dans votre livre, le premier effet secondaire constaté fut la perte de poids (environ 45 livres). Par la suite j’ai trouvé la démarche vraiment satisfaisante parce que je pouvais enfin mettre le doigt sur certaines choses qui ne fonctionnaient pas du tout pour moi. Par exemple, l’utilisation du micro-ondes. Je n’ai jamais cuisiner avec ce type de four, mais naturellement je m’en servais pour réchauffer des plats. Eurêka! Le souper qui passait la veille, c’est le micro-ondes qui venait jouer les trouble-fêtes en chauffant trop rapidement et intensément mes restants. Autre exemple, il m’arrivait parfois de me préparer des tacos. Je n’ai jamais acheté les sachets ou préparations qui m’envoyaient automatiquement à la salle de bain lors de repas que je ne contrôlais pas. Donc toute la préparation de ce qui allait dans les tacos étaient en règle avec le régime hypotoxique, donc pourquoi ça ne fonctionnait pas alors que j’achetais des coquilles sans gluten concoctées de seulement 3 ingrédients??? Réponse : la farine de maïs! En consultant la liste des aliments proscrits, j’avais réalisé mon erreur. C’est tellement encourageant de pouvoir mettre le doigt sur le bobo, de comprendre ce qui n’a pas fonctionné.
Aujourd’hui, un an et demi après avoir adopter le régime hypotoxique et de m’y conformer, je me sens comme une « personne normale » ! Plus d’histoires d’aller 3, 4, 5 fois à la salle de bain par jour. Quel bonheur de pouvoir ajouter de la verdure dans des plats; manger une pomme sans la peler; préparer des sauces et desserts avec des noix, ce sont des petites victoires chaque fois! Je n’allais pratiquement plus au restaurant tellement c’était compliqué avec ma condition, mes allergies et intolérances alimentaire. Maintenant, je n’y vais plus, mais j’ai des adresses à essayer quand la pandémie nous donnera un peu plus de liberté. Ah et pour ceux qui aiment ridiculiser la chose en disant : pas de lait, pas de gluten, pas de sucre, pas de fun et pas d’amis – justement ça sépare les vrais des imposteurs. Si ça cause problème de valider ce qu’il a au menu et d’apporter mes aliments pour bien me sentir quand c’est nécessaire, j’ai pas besoin de payer le prix de ma santé pour faire plaisir à qui que ce soit. Je me sens tellement bien physiquement et psychologiquement. Comme vous le mentionnez dans le livre, le lien bidirectionnel intestin-cerveau est indéniable. Si je peux vulgariser, je considère l’intestin comme le cerveau honnête, celui qui réagit. L’autre, il réfléchit, parfois trop, mais ça c’est une autre histoire ;¬)
Je conclurai en ajoutant que dans mes démarches, étant allergique au sarrasin, j’ai rencontré un allergologue pour vérifier si j’avais des réactions aux nouvelles farines que j’allais consommer et pour éviter de chercher de midi à 14h si jamais j’aurais eu des réactions indésirables. J’ai coupé le câble car ma facture d’épicerie a augmenté en consommant le plus d’aliments bio possible, mais je le regrette aucunement. Le gaz qu’on consomme pour notre corps devrait être notre priorité et la différence se voit, se ressent. Cette année on m’a offert un four vapeur en cadeau et c’est une révolution pour contrôler la cuisson des aliments. Suite à une rencontre avec une naturopathe, j’ai également ajouté du magnésium liquide, de la curcumine, du complexe B et des pro-biotiques dans mon alimentation et j’ai remarqué des gains supplémentaires pour certains aspects physiques. Finalement, en discutant de ma démarche avec mon spécialiste, il était content de constater que ça fonctionnait pour moi et il m’a partagé que quelqu’un avait un projet de recherche sur ce régime et m’a demandé si j’étais ouvert à partager mon expérience éventuellement. Avec plaisir que j’ai répondu en réalisant qu’il y a des signes d’évolution à ce niveau là également.
Désolé pour ce mini roman, mais j’ai trouvé la lecture de témoignages réconfortante et sécurisante à l’époque, donc si ça peut aider une personne à faire le saut et ainsi, retrouver la santé ou trouver une façon de soulager certains maux, eh bien ça sera mission accomplie! Encore une fois, je suis très reconnaissant d’avoir suivi vos conseils et je vous souhaite à vous et tous vos lecteurs de rester en santé ou de retrouver un équilibre avec cette dernière.
Cordialement,
Mathieu