Nouvelles informations utiles concernant la préparation et la consommation des poissons

Le 27 mai dernier, Pauline Gravel du Journal Le Devoir,  présentait un article intitulé « Des mythes alimentaires déboulonnés ». Cet article fut  repris dans la version numérique de ce Journal sous un titre plus pertinent « Cuire son poisson réduit le risque d’absorber du mercure ».

L’article en question était basé sur les travaux de recherche du professeur  Marc Amyot, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicologie et changements mondiaux et de ceux de son étudiante graduée, Catherine Girard.

Il était mentionné que le  travail  de ces chercheurs avait démontré que la préparation du poisson, sa cuisson et les aliments qui l’accompagnent lors de sa consommation modifient la proportion de mercure susceptible d’être absorbée par l’organisme. Pour ce faire, les deux chercheurs du Département des sciences biologiques de l’Université de Montréal ont simulé in vitro la digestion humaine de poisson cru, de poisson ayant été congelé, bouilli, frit, grillé, ou accompagné de thé, de café ou de petits fruits.

Leurs expériences suggèrent que la congélation du poisson semble ne pas avoir d’impact sur la bioaccessibilité, qui est la mesure du méthyl-mercure rendu soluble et qui est ainsi disponible pour être absorbé par l’organisme. Par contre, les chercheurs ont noté une grande différence entre le poisson cru et le poisson cuit concernant la bioaccessibilité du méthyl-mercure. Ainsi, la cuisson du poisson à 100°C ou à 150°C et quel que soit le mode de cuisson utilisé (grillé, frit ou bouilli)  pouvait abaisser la bioaccessibilité du méthyl-mercure de 80 %.

Ils ont également observé que la co-consommation de boissons riches en phyto-éléments reconnus pour leurs propriétés antioxydantes, comme le thé et le café, avaient eu pour effet de diminuer fortement la bioaccessibilité du méthyl-mercure présent dans le poisson. Le thé vert, particulièrement, réduisait la bioaccessibilité du méthyl-mercure de 77 %, tandis que le thé noir la faisait chuter de 71 %.  Selon le professeur Amyot : «  Notre approche in vitro montre que, quand le poisson est cuit et consommé avec du thé vert, du thé noir ou du café, la quantité de méthyl-mercure pouvant être absorbée par l’organisme est vraiment minime. Ces résultats, qui devront toutefois être validés sur des organismes vivants, suggèrent que nous pouvons consommer beaucoup plus de poisson si l’on inclut ces deux manières de le manger, car il présente ainsi nettement moins de risques que prévu. Nos conclusions indiquent qu’on n’a pas à restreindre notre consommation de poisson ».

Finalement, selon le professeur Amyot, « il n’est pas idéal de consommer des sushis dans des restaurants de luxe qui servent des poissons tels que du thon rouge, de l’espadon et du requin, car il s’agit de grands prédateurs situés au sommet de la chaîne alimentaire et qui, par conséquent, sont plus contaminés en mercure que les autres espèces de poisson. À part ces grands prédateurs, tous les autres poissons peuvent être consommés sans restriction. Les grands prédateurs présents dans nos lacs, comme le brochet et le doré, ne posent pas de problèmes, quant à eux, car ils ne sont pas mangés en sushis. De plus, il est possible de réduire encore plus les risques d’exposition en les cuisant ! »

Conclusion de Jacqueline: cette information inédite est très encourageante et montre que nous pouvons consommer du poisson sans inquiétude lorsqu’il est cuit.  Je tiens également à rappeler qu’en plus, il existe un autre risque potentiel à consommer du poisson cru,  qu’il s’agisse de bactéries ou de parasites.

8 Commentaires

Classé dans Aliments

8 réponses à “Nouvelles informations utiles concernant la préparation et la consommation des poissons

  1. Plus je regarde les études scientifique, plus je trouve cela ridicule, dans le sens qu’une étude dit quelques choses, et une autre dit complètement le contraire, bref, ils font dire ce qu’ils veulent de ces études afin de promouvoir un produit ou autre chose, c’est études souvent non indépendante. Et bien sur les bonnes études sont rares, elles ne sont pas promu et financé.

    • Jacqueline

      Bonjour,

      Il est vrai que des études scientifiques peuvent être non crédibles parce que ses auteurs dépendent financièrement de sources financières qui influencent ou en contrôlent les données. Le livre du Dr Peter C. Gotzsche traduit en français par Le Dr Fernand Turcotte sous le titre:  » Remèdes Mortels et Crime Organisé » est éloquent à ce sujet. Toutefois, je ne suis pas d’accord avec votre affirmation « que les bonnes études sont rares ». Il est vrai par contre que des résultats d’études qui nuisent à la grande industrie sont souvent combattues férocement et que certains chercheurs paient très cher leur objectivité.

  2. Katia Laflamme

    Savez-vous ce qu’il est du poisson fumé par exemple, saumon

    Merci

  3. Danielle

    Merci beaucoup Jacqueline pour cette information si importante pour les amateurs de poisson, cet aliment santé formidable. Espérons que les chercheurs réussiront à mettre en évidence cette non toxicité sur des êtres humains. Mais déjà nous allons pouvoir en manger sans trop d’arrière-pensées !
    Belle journée à vous
    Bien amicalement
    Danielle

  4. Jasmine

    Je garde un grand doute sur la validité de cette étude… En fait je demeure dans le nord du Québec. Ici on pêche le doré surtout et un peu le brochet, on le cuit pour le manger et plusieurs personnes ont eu des problèmes avec leur taux de mercure qui était très élevé.

    • Jacqueline

      J’ai trouvé les informations suivantes : les pêcheurs sportifs du Canada savent bien qu’il vaut mieux ne pas manger trop souvent de poisson contaminé par le mercure, puisque les autorités gouvernementales publient sur leurs sites Internet des avis en ce sens. Au Canada, les dorés et les brochets sont les deux espèces les plus susceptibles de contenir un haut taux de mercure et ils ont fait l’objet d’une mise en garde. On recommande de ne pas le consommer plus de deux fois par mois.

      Si cela est exact, même en diminuant de 70% le taux de mercure lorsque l’on fait cuire suffisamment le poisson, il reste que l’accumulation du 30% de mercure chez les gens qui consomment des quantités importantes de ces deux poissons peut avoir des impacts négatifs sur leur santé; de plus, il faut également considérer que certaines personnes peuvent être davantage sensibles à ce contaminant pour diverses raisons.

      Il est certain que l’étude en question doit être confirmée par des études plus approfondies tout en considérant que la réputation et le sérieux des études du professeur sont à considérer.

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