Bonjour Mme, je souffre depuis presque 4 ans (4 mois après mon accouchement) d’une sarcoidose dont un des symptôme est une uvéite granulomateuse. Depuis je suis sous cortisone et sous immunosuppresseurs depuis 1an et 2 mois. Mais l’état de mon oeil gauche n’est pas du tout stable malgré le traitement. Je veux passer à un traitement naturel vu les effets secondaires qui commencent à apparaître ( hématomes, bleus, douleurs au niveau des articulations…).J’ai lu le livre du DR Signalet et j’étais complètement meurtri quand j’ai vu que son régime ne donne pas de résultat dans le cas de la sarcoidose. C’était une lueur d’espoir pour moi. Seule j’ai introduit le curcuma , le gingembre et le poivre selon la régle 9-5-1 mélangé avec du miel et de l’huile d’olive j’en prends une cuillère à soupe par jour. J’ai éliminé, les sucreries ( sucre raffiné) les produits laitiers et le gluten et ce depuis 1 mois. Je mange des légumes en soupe, des fruits, des lentilles, de l’huile d’olive pressé à froid, du poissons bleu ( macro et sardine), des oeufs , des fruits secs et des graines de lin. Mais là à l’instant je viens de découvrir dans un article sur le net que le poisson, les noix et les oeufs contiennent l’acide arachidonique qui est pro inflammatoire et qui peut aggraver les symptômes de la sarcoidose. Je suis vraiment confuse pouvez vous m’aidez svp?
Bonjour Madame,
Je suis très touchée par votre histoire et je pense que la recherche scientifique récente ouvre des avenues possibles qui permettent de vous redonner de l’espoir. Ainsi, un article intitulé « Metabolomics connects aberrant bioenergetic, transmethylation, and gut microbiota in sarcoidosis » (Metabolomics. 2016 Feb;12. doi :10.1007/s11306-015-0932-2) donne des pistes potentielles de solutions pour les gens atteints de sarcoïdose. Ceci parce que des analyses très spécifiques et précises ont démontré que chez les patients atteints de sarcoïdose, contrairement aux témoins contrôles en santé, on retrouve dans le sérum de ces patients une augmentation significative de certains métabolites, dont particulièrement le TMAO (trimethylamine N-oxyde) et la carnitine. Selon les auteurs de cet article, l’augmentation de carnitine et de TMAO sériques serait en lien avec un microbiome intestinal déséquilibré et cela suggère selon eux que des traitements d’antibiothérapie à large spectre et/ou des changements alimentaires pourraient aider ces patients. Personnellement, je pense que des changements alimentaires ciblés présentent de meilleures possibilités de mettre la sarcoïdose en rémission parce que normalement un déséquilibre du microbiome intestinal est dû à une diète inappropriée (un facteur environnemental qui permet l’expression d’une sensibilité à une maladie chronique, ici la sarcoïdose) alors qu’une diète adaptée ou ciblée offre la possibilité de reconstruire l’équilibre écologique du microbiome intestinal favorisant ainsi la mise en rémission des maladies inflammatoires chroniques.
L’augmentation significative de L-carnitine et de TMAO sériques dépendrait selon quelques études, de la présence excessive de certains microbiotes intestinaux néfastes qui jouent un rôle important dans les réactions biochimiques qui aboutissent à la formation de TMAO, lequel constitue un métabolite pro-inflammatoire générateur de maladies chroniques. Selon les auteurs de l’article cité précédemment, les analyses sériques des patients atteints de sarcoïdose pointent vers la présence de dysbiose, soit un déséquilibre du microbiome intestinal. Il est question ici de la L-carnitine (abondante dans la viande rouge), qui favorise la production de TMAO par certains microbiotes . Il a été démontré que la production de TMAO à partir de la diète dépend de la composition des microbiotes intestinaux. Il est donc suggéré que l’utilisation d’un antibiotique à large spectre favoriserait la suppression des microbiotes intestinaux néfastes et par le fait même la diminution de la production de TMAO. Ainsi une augmentation marquée de bactéries Firmicutes par rapport aux Bacteroidetes chez des patients, favoriserait une formation plus importante de TMAO à partir de certaines molécules alimentaires qui jouent un rôle de précurseur lors de la formation de TMAO. Cette augmentation de la production de TMAO serait dépendante de différences individuelles en lien avec la composition du microbiome intestinal des différents individus (Mol Nutr Food Res. 2017 Jan;61(1). doi: 10.1002/mnfr.201600324. Epub 2016 Aug 3.)
Il a été démontré que les viandes rouges et les viandes transformées sont associées au stress oxydatif, au développement de TMAO et à de l’inflammation chronique. Il a été également démontré que les individus qui présentent une dysbiose (déséquilibre de leur microbiome intestinal) présentent une diversité faible de leurs microbiotes. Dépendamment de la présence d’une dysbiose, des aliments tels les poissons, les œufs et les viandes en général (pas seulement les viandes rouges dans de tels cas) sont susceptibles de provoquer une augmentation de la concentration de TMAO dans la circulation sanguine et l’urine des individus ainsi affectés.
Pour toutes ces raisons, il y a de fortes chances qu’une alimentation végane (alimentation végétarienne sans aucun produit animal) parallèlement à la diète hypotoxique (sans gluten, sans sucre ajouté autant que possible, sans aliments transformés, cuisson douce des aliments, etc) très riche en végétaux variés riches en fibres (légumes et fruits frais, 20-30% de végétaux crus), et enrichis d’aliments riches en fibres et fermentés (fermentations lactiques). Ces aliments fermentées seraient à même de permettre la reconstruction de l’écologie microbienne de l’intestin, favorisant ainsi la croissance de certaines espèces microbiennes bénéfiques, ce qui réduirait parallèlement la formation de TMAO. Ainsi, une diète riche en fibres solubles a la capacité d’améliorer entre autres, le pH intestinal et d’augmenter la production d’acides gras à courtes chaines, ces dernières ayant la capacité de nourrir et de protéger les cellules de la muqueuse intestinale, ce qui favorise une perméabilité normale. Il est reconnu que la supplémentation dans la diète de fibres solubles fermentées peut réduire la quantité de bactéries pathogènes tout en enrichissant l’intestin en probiotiques et en favorisant une co-régulation qui a des effets bénéfiques sur les microbiotes intestinaux en inhibant les activités enzymatiques qui aboutissent à la formation des TMAO.
Pour conclure, je pense personnellement que si la diète hypotoxique appliquée par le Dr Seignalet a été un échec avec la sarcoïdose, c’est que la diète hypotoxique n’exclut pas normalement la viande et la majorité des produits animaux. Je vous suggère donc de suivre une diète végane, donc d’éliminer tous les produits d’origine animale en respectant parallèlement les règles de la diète hypotoxique jusqu’à la rémission de votre maladie. Par la suite, lorsque votre microbiome intestinal aura retrouvé son équilibre (cela deviendra évident par la mise en rémission de votre maladie) vous pourrez alors tenter de réintroduire avec prudence, si vous le désirez, un peu de viande blanche cuite selon les règles de la diète hypotoxique. L’écoute attentive des réactions de votre corps vous renseignera sur la justesse de votre démarche. Vous devez vous assurer d’avoir une alimentation végane parfaitement équilibrée, avec des suppléments lorsque nécessaire.
N.B. : l’acide arachidonique n’est pas négative en soi; elle est un constituant des membranes cellulaires et elle joue des rôles très importants dans le métabolisme. Tout est une question d’équilibre. Quant aux noix, leur consommation a été associée à un profil santé à la condition qu’elles ne provoquent pas d’allergie ou d’intolérance.
Bon courage et tenez nous au courant de la progression de votre état.
Jacqueline Lagacé, Ph.D.
J’ai des problèmes inflammatoires, d’arthrose et d’uvéite, traitement de goutte de cortisone. J’ai des problèmes de digestions et transite lent, reflue gastrique, diarrhée. J’ai cessé les pains, les pâtes et les farines, les céréales et le millet je ne sais pas, complique. Tout cela pour le gluten. J’ai cessé tous les viandes et les œufs aussi, les beurres de tournesol, les, je mange des noix, des amandes, je ne sais lesquelles sont anti-inflammatoires. Je vais débuter les fermentations. J’ai des améliorations, mais instables.
Merci de me répondre!
Bonjour Serge, je pense que vous avez besoin de l’aide d’une nutritionniste ouverte au régime hypotoxique. Sur le présent blogue, quelques noms sont proposés.
Bonjour Madame Lagacé, je me permets de « rebondir » sur cette discussion, car je suis moi-même dans le cas de la personne qui vous a contacté en 2017. Il m’a été diagnostiqué une sarcoïdose cet été avec atteinte aux poumons et atteintes hépatique. Je n’ai absolument aucuns symptômes, ni gênes. Mon pneumologue m’a prescrit des corticoïdes pour lesquels j’ai une grande réticence… Je tente donc de les éviter en faisant une cure détox (arrêt gluten, viande, produit laitiers et produits transformés/sucrés). Sachant que j’avais déjà un mode alimentaire qui tendait vers cela… Par ailleurs, je fais du sport régulièrement. . Avez-vous de nouvelles données sur le sujet de la sarcoidose et de son évolution en rapport avec l’alimentation ? Merci d’avance pour vos lumières.
Cordialement
Jean
La seule nouvelle encourageante dans ce domaine est que des articles scientifiques reconnaissent l’importance de l’alimentation dans le développement et l’amélioration de cette maladie. Mais de là à reconnaître l’importance des intolérances alimentaires dans le développement et/ou le traitement de la sarcoïdose, ils ne sont pas rendus là. Par contre si vous lisez la réponse concernant Simon, vous verrez qu’il y a un pas intéresssant qui a été franchi.
Bonjour
Est-ce que vous avez reçu des nouvelles de cette maman suite à vos recommandations?
Merci
Bonjour, Non, je n’ai pas eu de nouvelles de cette personne.
Bonjour,
Je ne souffre pas de sarcoïdose, mais plutôt de rectocolite hémorragique (HCR). Or dans votre livre « Comment j’ai vaincu la douleur… » à la page 49, la RCH fait partie de la liste des maladies ayant répondu positivement au régime hypotoxique et, à la page 50, elle fait aussi partie de la liste des maladies ayant répondu négativement au régime. Qu’en est-il exactement?
benoit.allaire1@gmail.com
Bonjour,
En fait les résultats discordants concernant la rectocolite hémorragique provenaient du dernier livre du Dr Seignalet publié en 2004. Dans mon premier livre, j’avais reproduit intégralement les résultats du Dr Seignalet car n’ayant aucune autre information sur le sujet, je ne voulais pas trancher. Par contre, pour la mise à jour de ce premier livre qui vient de paraître, comme j’ai reçu quelques témoignages positifs concernant cette maladie, la rectocolite hémorragique ne fait plus partie du groupe de maladies qui ne répondent pas à la diète hypotoxique. Il faut bien comprendre cependant que cela ne signifie pas qu’un échec est impossible comme c’est le cas pour environ 20% des individus qui testent cette diète.
Bonjour,
Bon courage pour trouver les adaptations qui vous conviendront le mieux. En cas de régime végan prolongé il faut envisager une supplémentation en vitamine B12. Voici un site qui est une mine d’informations précieuses au sujet des légumes lactofermentés, très facile à faire soi-même.
Bien cordialement
Cat