Vigilance OGM vient de publier un article de la professeure Elisabeth Abergel concernant l’émission « Le Pharmachien » du vendredi 8 décembre 2017, produite par Radio-Canada sur les OGM.
https://www.vigilanceogm.org/articles/analyse-de-lepisode-ogm-du-pharmachien
Je pense que tous ceux qui sont intéressés à connaître les technique opérationnelles du pharmachien, auraient intérêt à lire l’article concernant son émission du vendredi 8 décembre 2017 sur les OGM. L’article a été écrit par la scientifique Élisabeth Abergel, dont les conclusions et le parcours scientifique sont présentés ci-dessous. Je la remercie chaleureusement d’avoir eu la patience d’écouter cette émission et d’expliquer pourquoi et comment le pharmachien fait simplement de la désinformation au profit de l’industrie.
Quelles sont les conclusions d’Elisabeth Abergel sur cette émission spéciale OGM ?
Si le but du Pharmachien était de démystifier ce qu’est un OGM afin que le public soit plus au courant, je pense que c’est un échec total. Il a même à de nombreuses reprises repris les « mythes » véhiculés par l’industrie qui ne tiennent plus la route après 20 ans de commercialisation. Il a aussi minimisé, le manque de consensus scientifique sur la dangerosité des OGM sur la santé, l’environnement et les pesticides. Il n’a pas vraiment donné une bonne représentation du secteur scientifique des OGM. Un point qui me parait important aussi ce sont les ‘’Monsanto papers’’, documents internes de la compagnie Monsanto qui révèlent leur stratégie pour attaquer la science et semer le doute sur leurs produits. Une stratégie empruntée au lobby du tabac pour continuer à vendre des produits dangereux pour la santé. Heureusement, il y a d’autres très bonnes émissions de vulgarisation scientifique comme « La semaine verte » ou « Découverte » qui n’ont pas sacrifié la rigueur nécessaire au détriment du divertissement. En fait, on se demande à qui s’adresse cette émission sur les OGM? Si son but était de fournir des informations utiles aux consommateurs québécois concernant leur alimentation, je pense que ceci n’a pas vraiment marché. Sous couvert d’objectivité scientifique, il est clair que les choix d’arguments et les biais véhiculés dans cette émission n’avaient pour but que de minimiser les incertitudes scientifiques/sociales/écologiques/politiques etc. entourant les OGM.
⇒ Qui est Elisabeth Abergel, l'auteure de cet article ? Elisabeth Abergel est professeure au département de sociologie de l’UQAM, elle se spécialise en sociologie des sciences et des technologies et en sociologie de l’environnement. Ses intérêts de recherche concernent la géopolitique et l’environnement, l’interdisciplinarité dans l’étude des problèmes environnementaux, l’évolution des technologies du vivant sur les systèmes de production agricole et alimentaire et les enjeux de santé environnementale et humaine. De manière générale, elle étudie la relation entre les transformations technoscientifiques dans le domaine du vivant et les systèmes de domination sociale et politique. Elle possède un baccalauréat en génie génétique, une maîtrise en biologie moléculaire végétale et un doctorat en études environnementales. Elle a ensuite travaillé pour plusieurs start-ups en biotechnologie ainsi que dans l’industrie pharmaceutique comme chercheure. Elle bénéficie donc une expérience pratique dans le développement de nouvelles variétés végétale et de vaccins utilisant le génie génétique.