Une dame m’envoie la question suivante concernant la cystite interstitielle alors que sur mon blogue se trouve une documentation très large sur le sujet:
« Je viens de tomber sur votre cite après maintes recherches sur le net dans l’espoir de trouver une solution à mon mal être. Je souffre d’une inflammation de la vessie, mes examens médicaux sont normaux mais j’ai tous les symptômes d’une cystite interstitielle. Je me perds dans tous les forum d’internet et relève pleins de traitements différents, mais ce peut il que ce soit mon alimentation qui soit à la source, sachant que cela fait 3 ans que j’avais quelques crises mais qui passaient assez vites mais elles se sont empirées et duraient plus longtemps jusqu’à il y a 3 mois ou je n’ai que quelques jours de relâches maintenant , c’est invivable, surtout que la médecine allopathique ne sait pas trop et c’est vraiment pas ma nature de me droguer de médicaments. Que me conseillez vous et avez vous eu déjà des cas semblables. Merci d’avance »
Peut-être que mon principal document Tout ce que vous voulez savoir sur la cystite interstitielle ou vessie douloureuse
A) Conseils pratiques pour prévenir les infections urinaires et leurs récidives, dont les informations proviennent majoritairement du dossier « Quérir & Bien vieillir » no 11, Mars 2018, préparé par le Dr Éric Ménat, un médecin généraliste français à orientation diététique, phytothérapie et homéopathie (10).
a-1) Précautions générales :
- Éviter les pantalons trop serrés principalement ceux en fibres synthétiques et surtout éviter de les porter durant de longues périodes et par temps chaud.
• Utiliser des sous-vêtements en coton et les changer tous les jours.
• Boire beaucoup de liquide
• Uriner souvent et suffisamment
• Éviter les bains trop chauds
• Un pH urinaire trop acide peut favoriser les cystites, à surveiller
• Éviter de conserver trop longtemps un maillot de bain mouillé, imprégné de sel et de sable
a-2) Précautions d’hygiène intime :
- Conserver toujours la zone génitale propre
• Ne pas utiliser de désinfectant, de spermicide, de talc parfumé; choisir uniquement des produits nettoyants adaptés à l’hygiène intime dont le pH est adapté
• Aux toilettes, il est important de savoir bien s’essuyer après la selle. Il faut s’essuyer de l’avant vers l’arrière pour éviter de ramener des microorganismes intestinaux vers la vulve et le conduit urinaire. Si c’est possible, un petit lavage local est recommandé, sans oublier de bien se sécher
• En cas de rapport sexuel, une toilette intime avant (chez les 2 partenaires) et après; boire et uriner rapidement après le rapport permet de laver le conduit urinaire. Dans les cas où les cystites sont déclenchées principalement suite aux rapports sexuels, il est recommandé de recourir à un bilan gynécologique pour vérifier s’il y a présence d’un déséquilibre de la muqueuse et de la flore vaginale.
N.B. : la flore génitale du partenaire a son importance car la flore et les muqueuses de la femme mettent parfois des mois à s’adapter à la flore génitale d’un nouveau partenaire. Dans certains cas, l’expérience a montré qu’il est nécessaire d’agir sur la flore intestinale du partenaire.
• La position lors des relations sexuelles est importante et l’alignement doit éviter d’irriter l’urètre.
a-3) Situations particulières aptes à favoriser le développement des cystites récidivantes
- La pré-ménopause et la ménopause, en raison de la sécheresse possible des muqueuses due à la carence en œstrogène, entraîne une perturbation de la flore vaginale et urinaire ce qui favorise en particulier les mycoses; il faut traiter la mycose et agir sur la flore vaginale à l’aide de gélules de probiotiques (flore de Döderlein, ensemble des lactobacilles qui colonisent la zone vaginale) à déposer au fond du vagin, vendues commercialement à cette fin. Le Dr Éric Ménat recommande aussi un produit allopathique qui apporte des hormones naturelles qui n’entraînent aucun effet secondaire ni aucun sur-risque de cancer, l’estriol. Il y a également des preuves que l’administration topique d’œstrogène chez les femmes ménopausées normalise la flore vaginale et réduit grandement le risque de SVD (34). La crème EMP de Sarati donne souvent de bons résultats.
• Un déséquilibre de la flore intestinale peut également favoriser le développement de cystites. Une alimentation bien équilibrée, riche en fibres et la prise de probiotiques et de prébiotiques peuvent aider à corriger le problème.
• Un blocage ostéopathique, plus particulièrement un blocage du bassin, sacrum, symphyse pubienne, lombaires, de même qu’un manque de mobilité de la vessie et de l’urètre, suite à un traumatisme ou à un micro-traumatisme local (sexuel et/ou obstétrical), la présence d’adhérences suite à une première ou plusieurs infections, peuvent être une cause de cystites récidivantes. Un ostéopathe peut corriger le problème.
• Les constipations chroniques et les diarrhées aiguës.
• Les intolérances alimentaires incluant l’histamine.
• Les femmes enceintes, en raison de facteurs mécaniques et hormonaux, peuvent devenir plus sensibles à développer des cystites récidivantes.
• Les personnes diabétiques dont la situation n’est pas bien contrôlée.
• Les malformations de l’arbre urinaire et les calculs urinaires.
• Les personnes affaiblies par une autre maladie et les personnes hospitalisées.
• Les descentes d’organe qui peuvent être traitées efficacement en ostéopathie et en physiothérapie; il y a toutefois des cas qui nécessitent une chirurgie.
• Anomalies immunitaires.
• Un cancer des voies urinaires peut donner des symptômes assez proches des calculs.
- B) Plusieurs thérapies de médecine intégrative permettent d’améliorer le traitement des personnes atteintes du SVD et réfractaires aux thérapies de la médecine conventionnelle.
N.B. : la médecine intégrative fait appel à la fois à la médecine conventionnelle ou allopathique (basée sur les symptômes, l’utilisation de médicaments et la chirurgie) ainsi qu’aux médecines alternatives/complémentaires, qui reposent sur une approche globale de la personne et de son mode de vie, alliant prévention et soins individualisés.
b-1) La première démarche des thérapeutes en médecine alternative et complémentaire est de s’intéresser à l’histoire du patient et à son mode de vie. La diète du patient a une importance particulière en raison de l’influence primordiale de cette dernière sur le maintien de l’équilibre du microbiome intestinal et de son impact sur la santé globale et le comportement.
b-2) Application d’une diète anti-inflammatoire ciblée pour lutter contre le SVD
Avant toute chose, la base d’une alimentation santé doit reposer quotidiennement sur la consommation d’une grande quantité de légumes variés de différentes couleurs (idéalement biologique dans la mesure du possible), sur quelques fruits et petits fruits, sur des grains entiers, des noix, des légumineuses et si vous êtes omnivores, sur une quantité raisonnable de viandes, principalement blanches cuites à basse température. Les végétaliens et véganes ont intérêt à consommer davantage de légumineuses pour s’assurer d’une consommation suffisante de protéines.
Une diète anti-inflammatoire constitue à mon avis la première étape à respecter pour prévenir et lutter contre les maladies inflammatoires chroniques. Les personnes atteintes du SVD ont vraiment intérêt à respecter une telle diète en raison de l’inflammation systémique de leur système urinaire. Il s’agit donc d’éliminer les aliments pro-inflammatoires suivants :
1) tous les sucres raffinés
2) toutes les céréales qui contiennent du gluten
3) tous les produits laitiers d’origine animale
4) les excès de viandes, principalement de viandes rouges. Il est préconisé de cuire la viande à moins 110°C pour éviter le plus possible la formation de glycotoxines, qui sont des molécules fortement pro-inflammatoires résultant de la réaction de Maillard.
5) les aliments industriels ultra-transformés (aliments raffinés, riches en sucre, en sel, en glycotoxines et contenant des édulcorants, des colorants, des produits chimiques dont des pesticides et des aliments issus de cultures OGM, nécessairement exposés à de grandes quantités de Round up. Exemples les plus courants : pains faits de farines raffinées, pâtisseries industrielles, boissons gazeuses y compris les boissons diètes, jus industriels, bonbons, pizza, etc.
Il est important de se rappeler qu’aucun aliment aussi bénéfique qu’il puisse être ne peut pas convenir à tous. Donc, il est possible que de 10 à 20 % de patients SVD souffre d’une intolérance à un ou à des aliments qui sont considérés normalement comme inoffensifs. Par exemple une intolérance au riz est toujours possible comme c’est le cas pour tous les aliments. Donc si la diète anti-inflammatoire n’améliore pas de façon importante votre condition, il serait bon que vous vous inspiriez de l’article suivant sur mon blogue : « la diète hypotoxique ne fonctionne pas pour vous? » et de rédiger un journal quotidien pour inscrire tous les aliments que vous consommez quotidiennement ainsi que de noter « comment vous vous sentez ». Vous pouvez également consulter un thérapeute formé en kinésiologie appliquée (recommandé sur mon blogue) qui habituellement est en mesure de diagnostiquer votre ou vos intolérances alimentaires en effectuant un test d’intolérance et d’allergies alimentaires. Il est important d’identifier ses intolérances alimentaires qui pourraient toucher des aliments qui ne sont pas interdits par la diète anti-inflammatoire car de telles intolérances peuvent annuler totalement ou en partie les effets de la diète anti-inflammatoire. Je vous suggère à titre informatif de lire sur mon blogue l’article intitulé « Tests pour les réactions alimentaires adverses + 10 témoignages ».
b-3) En plus de respecter une diète anti-inflammatoire, les individus atteints du SVD auraient intérêt à éviter les aliments irritants suivants :
Tous les sucres ajoutés, même ceux qualifiés de sucre bruts normalement permis dans la diète anti-inflammatoire (genre Sucanat, sirop d’érable, miel, etc) car le sucre favorise de façon importante une exacerbation de la croissance des levures, phénomène très fréquent chez les SVD. De plus, les patients SVD auraient avantage à éliminer les aliments qui sont classés comme des irritants pour la vessie : café, thé (le thé vert fait exception selon certains auteurs car il n’est pas identifié comme irritant), alcool, fruits acides (le citron dépendamment de l’individu car les réactions diffèrent face à ce fruit), chocolat, vinaigre, tomates (sauce tomate, ketchup) asperges, artichauts et les mets épicés, les épices telles curry, cumin, piment, poivre de cayenne, les édulcorants (aspartame et autres). Même si on encourage souvent la prise de canneberges et/ou de jus de canneberges pour traiter le SVD, il semble que ce ne soit pas nécessairement une bonne idée car l’acidité de ce fruit peut causer des problèmes à la muqueuse fragile de certains patients SVD.
Lorsque votre système urinaire aura recouvré la santé, en fait que vous serez en rémission, l’écoute des réactions de votre corps vous renseignera peu à
peu sur les aliments que vous pouvez consommer sans problème, ceux que vous pourrez consommer occasionnellement et ceux que vous devrez éliminer définitivement. Si vous voulez éviter les récidives, dans la plupart des cas, vous devriez éviter les aliments proscrits par la diète anti-inflammatoire hypotoxique (même si vous pouvez, selon vos sensibilités propres, vous permettre quelques écarts). En ce qui concerne la liste des aliments à éviter parce qu’ils sont irritant pour une vessie enflammée, seules vos expériences personnelles vous permettront de faire les bons choix à moyen et à long terme.
- C) Plusieurs approches alternatives de Santé intégrative, autres que la diète, ont fait la preuve qu’elles peuvent apporter des solutions thérapeutiques efficaces pour les patients SVD réfractaires aux thérapies médicales conventionnelles.
On reconnait maintenant qu’il est impossible d’agir efficacement sur la santé globale des individus sans agir énergiquement sur l’alimentation. Comme le syndrome de la vessie douloureuse est un phénomène multifactoriel, qui peut différer selon les individus, il est indiqué de traiter cette pathologie avec différentes approches de santé intégrative tout en tenant compte des particularités individuelles.
c-1) Les thérapies physiques de manipulation (physiothérapie, ostéopathie, chiropratique, massage thérapeutique)
Les thérapies physiques typiques pour le traitement des SVD mettent l’emphase sur le plancher pelvien, les hanches, le dos et les muscles abdominaux. Elles impliquent généralement la manipulation des fascias du plancher pelvien et des muscles mais aussi des viscères, des nerfs et des artères en ce qui concerne l’ostéopathie.
La chiropratique ou chiropraxie, est une pratique médicale et manuelle basée sur la manipulation des différentes parties du corps humain et plus particulièrement de la colonne vertébrale.
La physiothérapie est une discipline de la santé intervenant au niveau de la prévention et promotion de la santé, de l’évaluation, du diagnostic, du traitement et de la réadaptation des déficiences et incapacités touchant les systèmes neurologique, musculo-squelettique et cardiorespiratoire de la personne (OPPQ).
L’ostéopathie est une approche manuelle dont l’objectif est de rétablir la fonctionnalité des structures et des systèmes du corps humain afin d’optimiser sa capacité d’autorégulation. Cette pratique est basée sur des connaissances approfondies des sciences de la santé et des interactions propres à l’équilibre de l’organisme. Grâce à une palpation fine et précise, une évaluation complète et globale permet d’investiguer la cause des dysfonctions neuro-musculo-squelettiques, viscérales et crâniennes (Ostéopathie Québec).
Voici un résumé du rôle de la rééducation périnéale en physiothérapie pour une cystite interstitielle ou SVD et les données et structures prises en compte dans un suivi ostéopathique.
En physiothérapie comme en ostéopathie, l’évaluation vise à identifier les fonctions atteintes par cette condition dans la vie quotidienne de la patiente.
1- fonction urinaire: on investigue la fréquence mictionnelle, la présence ou non d’urgences mictionnelles et d’incontinence urinaire et leurs circonstances, la présence de douleur et sa durée, le caractère cyclique/aléatoire/réponse à des irritants identifiables ou non des symptômes. Un des outils utilisés est le calendrier mictionnel, qui servira à noter la progression et guider l’éducation.
2- fonction fécale: présence ou non de concomitance de symptômes fécaux, ex. diarrhée/constipation durant les crises, incontinence, douleur, présence de sang. On note si on doit réviser la technique d’évacuation avec la patiente, ou si on doit investiguer une éventuelle dyssynergie sphinctérienne.
3-fonction sexuelle: atteinte de la sphère sexuelle chez la patiente, par douleur profonde et/ou superficielle, sa durée et son effet post-coït. Des conseils sont prodiguées quant aux postions à adopter ou pas lors des relations sexuelles.
4- fonction de la vie quotidienne: ce qui est altéré par les symptômes en termes d’activités, position assise/debout, travail, loisirs.
Les limitations dans les fonctions vont déterminer en partie les buts de l’intervention, ainsi que les buts à court, moyen et long terme, pour chacune des sphères touchées. Cela donne également des balises autres que la douleur afin de noter la progression.
Les investigations médicales attendues sont avec culture urinaire négative pour la cystite interstitielle.
Les cytoscopies et bilans urodynamiques ne sont pas nécessairement déjà faits lors de la prise en charge, mais souvent à venir. On ne distingue pas au départ une cystite interstitielle d’un syndrome de vessie douloureuse, à moins d’avoir confirmation de lésions par cystoscopie. Certains urologues font la distinction entre les deux conditions, d’autres non.
Les examens en physiothérapie selon Magali Scheubel, physiothérapeute spécialisée en rééducation périnéale sont:
L’évaluation objective est pelvienne et musculo-squelettique. On recherche les changements de sensation cutanée pour repérer des anomalies sensorielles au périnée, bassin et abdomen. On utilise la palpation externe pour déceler les points gâchette des muscles du plancher pelvien, du bassin externe, des abdominaux et des muscles para-vertébraux.
La palpation interne sert à déterminer le tonus musculaire et le contrôle moteur pelvien, qui est souvent altéré dans des cas de douleur abdominale et pelvienne. On note la présence de points de tension, la qualité du relâchement musculaire, la sensibilité des trajets neuraux et les structures reproduisant les symptômes. On détermine également si les os du bassin sont alignés et si un segment vertébral est impliqué, soit hypo ou hypermobile, sensibilisé, et/ou avec restriction cutanée.
En traitement, on cherchera à normaliser le tonus des muscles du plancher pelvien (habituellement trop tendu et incapable de relâchement en réponse à la douleur) qui a aussi une incidence sur les symptômes. Les exercices seront axés sur la relaxation musculaire et à la correction des changements posturaux amenés par la douleur.
Les interventions incluent beaucoup d’éducation sur la science de la douleur et la sensibilisation des tissus entourant l’organe atteint. Le traitement physique s’appuie sur ces principes et travaille à la désensibilisation graduelle des tissus en mobilisations douces, sous le seuil de douleur, afin de changer la réponse corticale douloureuse en réponse à un stimulus normal (changer une sensation de brûlement à une sensation de pression, par exemple.) La rééducation vésicale est ainsi graduelle.
Les aspects ostéopathiques pratiques, selon Nathalie Camirand physiothérapeute et ostéopathe spécialisée :
L’évaluation et les traitements tiennent compte de la position et de la mobilité des viscères, de la structure qui les soutient, du trajet des nerfs et des artères afin d’optimiser leur fonction. La possibilité de moduler l’information dans le trajet dans la moëlle épinière et son interprétation dans le cerveau sont pris en compte par un travail crânien et de ses zones spécifiques en relation avec la douleur chronique (CCA , insula, et centres mictionnels corticaux) ainsi que les dysfonctions retrouvées le long de la colonne vertébrale. Aussi, toute dysfonction de mobilité de la structure : sacrum, coccyx, iliaques, symphyse pubienne, colonne lombaire et dorsale particulièrement dans les zones d’innervation de la vessie (D10 à L2) sont évalués et traités. Le trajet des nerfs ilio-inguinal, ilio-hypogastrique et pudendal sont aussi évalués et traités selon les dysfonctions retrouvées. Le système urothélial est ainsi évalué spécifiquement.
Les anomalies de position et de mobilité des organes abdomino- pelviens pouvant affecter la position et le mobilité de la vessie sont évalués et traités afin de pouvoir redonner à la vessie sa pleine mobilité. La vessie est trop souvent victime de pression qui vient des organes abdominaux et/ou d’une mauvaise position utérine.
Le système immunitaire est abordé via le traitement ostéopathique de la rate, du thymus et de l’intestin. Des conseils au patient concernant la diète et l’hygiène de vie sont prodigués en fonction de certaines données palpatoires. Les patients sont encouragés à voir un naturopathe ou un nutritionniste spécialisé à cet effet.
L’aspect hormonal est aussi pris en compte notamment en ce qui concerne l’optimisation des fonctions de la thyroïde, des surrénales et des gonades, ces glandes pouvant affecter la muqueuse et le tonus vésicale.
Le patient est au cœur de la thérapie et est pris en charge dans toute sa globalité mais aussi dans la spécificité à prendre en compte pour cette pathologie. Le travail multidisciplinaire est encouragé.
Des études ont démontré que les techniques physiques de manipulation permettent de diminuer de façon significative la douleur et la tension du plancher pelvien. Par exemple, après des cédules de 10 traitements, 59% des patientes disaient avoir obtenu une amélioration modérée à importante de leur condition physique (35). Il semble toutefois que l’efficacité de ces techniques pour soulager la douleur dépende fortement de la qualité de la formation du thérapeute et de son habilité, du temps passé avec le patient et de l’intensité des traitements (36, 37). Parce qu’il s’agit d’une technique non invasive qui peut être associée à d’autres thérapies, le guide de l’Association des urologues américains a classé en 2011, les thérapies physiques au rang de thérapie de seconde instance pour le traitement des SVD (38). Selon des gynécologues, les patients qui ont le plus de chances de bénéficier des thérapies physiques touchant le plancher pelvien sont ceux dont la douleur est reproductible à la palpation ou à la contraction du plancher pelvien, des parois abdominales ou des muscles du dos, ainsi que ceux qui ont suivi un déconditionnement significatif résultant de pratiques d’évitement de la douleur (39).
c-2) Manipulation des points déclencheurs de la douleur
Les points déclencheurs de la douleur sont des régions précises et hypersensibles à la douleur, situées à l’intérieur des muscles; ils sont fréquemment localisés dans les parois abdominales ou dans les muscles du plancher pelvien, chez les patients SVD dont la source de la douleur est d’origine viscérale (40). Ce sont des nodules palpables qui sont très douloureuses lors de palpations fermes et qui sont à la fois associées aux douleurs ressenties, à des dysfonctions motrices et parfois à des symptômes en lien avec le système autonome. Ces points déclencheurs impliqueraient une dépolarisation neuromusculaire anormale et seraient une composante intégrale de la douleur myofasciale. Il y a des évidences qui indiquent que les points déclencheurs peuvent induire une amplification de la douleur impliquant le système nerveux central (39).
L’injection locale d’un anesthésique tel le lidocaine dans les points déclencheurs des muscles abdominaux, lorsque associée à des exercices d’étirement, peut diminuer la douleur pendant une année suite au traitement (41). Les patients qui sont les plus à même de bénéficier de cette thérapie sont ceux dont les points douloureux sont focalisés et relativement petits et chez qui la palpation reproduit les symptômes primaires. Dans les cas où les points déclencheurs sont mal focalisés et multiples, il est conseillé aux cliniciens d’éviter les injections dans de multiples sites chez cette dernière catégorie de patients (39).
c-3) Des exercices physiques bénéfiques pour les patients SVD
L’exercice physique peut comporter de multiples avantages : diminution du stress, de l’anxiété, de la douleur, amélioration de la qualité de vie, des fonctions physiques, de l’humeur, du sommeil ainsi que de la confiance en soi. Les activités physiques appropriées pour les patients SVD, sont la marche, la nage, les exercices aérobiques, les étirements, le yoga, les pilates, le Qigong, et le Tai Chi ou toute autre activité que le patient aime et qui correspond à ses capacités. Tous ces exercices doivent débuter lentement et être réalisés à un rythme lent car un exercice trop intense peut exacerber la douleur (39). Des études sur l’influence des exercices de relaxation et de méditation chez les patients qui souffrent de maladies inflammatoires chroniques ont montré que l’exercice peut améliorer de façon significative leur qualité de vie, qui se traduit par une augmentation des capacités physiques, de meilleures réponses immunitaires, une diminution du stress et l’activation des régions spécifiques du cerveau impliquées dans la suppression de la douleur (39, 42).
Alors que le stress et le manque de sommeil favorisent une augmentation de la perméabilité intestinale et un déséquilibre du microbiome intestinal, lesquels s’accompagnent d’une augmentation de l’inflammation, l’exercice physique constitue, pour les patients qui souffrent de maladies inflammatoires chroniques telle le SVD, une pratique thérapeutique bénéfique tant au point de vue de la prévention que de la mise en rémission de leur maladie chronique (43-45).
c-4) Neuromodulation
La technique de neuromodulation la plus accessible est le TENS qui implique la libération d’un courant électrique de bas voltage à l’aide d’électrodes placées sur la peau. Cette technique qui supprime la nociception (réaction défensive d’alarme) est souvent utilisée en association à des thérapies physiques et s’avère efficace pour contrôler les douleurs myofasciales et les douleurs du bas du dos. Diverses expériences de neuromodulation chez des patientes SVD, ont permis de diminuer la douleur pendant des périodes de plusieurs mois (46-48).
c-5) Thérapie cognitivo-comportementale et d’attention
Les maladies inflammatoires chroniques de longue durée entraînent souvent des comportements mal adaptés à la situation et une sensibilité exacerbée face à la douleur. La thérapie cognitivo-comportementale et d’attention cherche à expliquer et corriger les problèmes psychologiques en se centrant sur les pensées et les comportements. Ainsi, le patient apprend la contribution de ses pensées et de ses comportements à l’occasion des problèmes qu’il rencontre et il s’habitue à modifier ses pensées et ses comportements, ce qui lui permet de diminuer son anxiété et ses modes de pensées (ruminations, obsessions, inquiétudes). Ainsi, la thérapie comportementale permet aux patients SVD de mieux comprendre les mécanismes de la douleur, ce qui les aide à mieux la contrôler. Les patients qui sont le plus à même de profiter de la thérapie comportementale sont ceux qui ont une longue histoire de douleur chronique et qui rapportent des symptômes dépressifs, des problèmes de sommeil, d’évitement (travail, activités physiques, relations interpersonnelles) en raison de leur douleurs (39).
Des études ont également montré que la psychothérapie accompagnée de stimulation somatosensorielle (acupuncture, moxibustion, utilisation de ventouses) a permis de diminuer de façon significative la douleur chez les patients SVD et d’améliorer leur qualité de vie comparativement aux thérapies conventionnelles (49).
c-6) Acupuncture
L’acupuncture est une thérapie reconnue comme efficace et elle est acceptée par les urologues depuis plusieurs années (50). Des études ont montré que l’acupuncture peut moduler les fonctions de remplissage et de vidange de la vessie (51, 52). Toutefois, il existe seulement de rares études qui démontrent l’efficacité de l’acupuncture dans les cas du SVD. Ces études indiquent que l’acupuncture peut améliorer les symptômes de la douleur de façon significative et même dans certains cas éviter les récurrences sur des périodes pouvant varier entre 3 mois et 48 mois (53, 54). Une enquête menée par Internet, auprès de 1,982 patients diagnostiqués SVD, a montré que 56.9% de ceux qui ont été traités en acupuncture ont constaté une amélioration de leur état (55).
Yannick Vartian (acupuncteur et ostéopathe spécialisé en urogynécologie) explique que selon les théories classiques de l’acupuncture, la vessie est investie par les méridiens de la vessie et du rein. Toutefois, en plus de ces méridiens, il est aussi important de considérer le foie, la rate, le petit intestin et la vésicule biliaire en raison de leur trajet, de leur méridien et de leur action énergétique pouvant influencer le SVD (56,57). Ainsi, l’acupuncture peut agir de différentes façons sur le SVD : diminuer ou éliminer les symptômes lors de périodes de crises aiguës et aborder le terrain dysfonctionnel afin d’apaiser progressivement l’irritabilité de la vessie. De plus, l’acupuncture peut travailler les tensions musculaires (ainsi que les points gachettes, Trigger Points) du bassin, des cuisses, de l’abdomen et de la région lombaire afin de diminuer les contractures musculaires réflexes et les points douloureux (58).
c-7) Probiotiques et prébiotiques
Probiotiques
Les probiotiques sont des microorganismes vivants qui ont des effets bénéfiques sur la santé de l’hôte lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquate. Ces organismes probiotiques doivent être sans danger pour le patient et capables de survivre à leur passage dans l’estomac (liquides gastriques) et dans l’intestin tout en maintenant leur efficacité et leur puissance jusqu’à la date d’expiration. Les organismes probiotiques les plus étudiés et utilisés appartiennent aux genres Lactobacillus et Bifidobacterium. Dans quelques études effectuées chez les humains, il a été démontré que les probiotiques peuvent améliorer le pronostic de certaines maladies mais, dans la plupart des cas, on a plutôt observé une mince amélioration ou aucun effet.
Des études ont montré que l’efficacité des probiotiques est variable et dépend non seulement de l’espèce mais également de la souche, ce qui complique leur évaluation. À titre d’exemple, ce ne sont pas toutes les souches de Lactobacillus qui sont capables de coloniser le vagin (59). Seule une meilleure connaissance des espèces microbiennes et de leurs différentes souches peuvent permettre de connaître et comprendre suffisamment leurs différentes caractéristiques et leurs effets respectifs pour permettre de les utiliser de façon efficace.
Le nombre des espèces microbiennes, qui ont la capacité de coloniser avec succès les humains, est limité puisque pour coloniser un hôte, un microorganisme doit être en mesure de reconnaître le type de récepteur qui lui est complémentaire et ce récepteur doit être exprimé par les tissus de l’hôte (60). On comprend donc pourquoi les quelques souches microbiennes présentes dans les préparations de probiotiques ont peu de chances de coloniser l’intestin humain et de s’y maintenir comparativement à la pratique de la transplantation fécale, qui comporte des milliards de microorganismes différents. Il faut préciser toutefois, que la simple présence des probiotiques dans le système digestif peut être bénéfique puisque leurs sécrétions améliorent l’environnement des probiotes à demeure.
Lorsque la science des probiotiques aura suffisamment évoluée, il sera alors possible de préparer des suspensions de probiotiques capables de reconnaître les récepteurs qui sont présents chez une majorité d’hôtes humains et/ou encore chez certaines individus. Ce genre de précédé devrait alors permettre de réensemencer les microorganismes (microbiotes) essentiels à un bon équilibre du microbiome, lesquels microorganismes peuvent avoir été éliminés en raison d’antibiothérapies intenses, de diètes inappropriées, et/ou d’infections. Ces travaux sont inspirés par les succès expérimentaux observés suite à des transplantations fécales; cette pratique a permis à des patients, qui souffraient de maladies inflammatoires chroniques et/ou auto-immunitaires, de retrouver la santé. C’est le cas également de patients qui étaient infectés chroniquement par des souches de C. difficile résistantes à tous les antibiotiques (61-64).
L’hypothèse selon laquelle certaines souches de Lactobacillus sont capables de prévenir et de traiter les infections urinaires récurrentes est maintenant supportée par une méta-analyse publiée en 2018, basée sur 6 études aléatoires contrôlées et comportant un total de 620 patients (résultat significatif : 0.684 (95% CI 0.438 to 0.929, p < 0.001). Cette étude a utilisé des suppositoires contenant Lactobacillus crispatus CTV05, Lactobacillus rham-nosus GR1 and Lactobacillus reuteri RC14. Ces souches précises se sont avérées particulièrement efficaces contre les pathogènes du système urinaire, tout en faisant la preuve d’une très grande capacité de prévention dans les cas d’infections urinaires récurrentes (65, 66).
À ce sujet, voici le témoignage de Linda et la réponse de Jacqueline:
J’ai guéri ma cystite interstitielle (CI) grâce au probiotique fem-dophilus, 1 capsule le matin et 1 capsule D-manose 500 mg le soir.
Fini les douleurs coup de poignard et l’inconfort. Je peux maintenant consommer du café, des tomates, des épices etc. Linda
Réponse de Jacqueline: les probiotiques utilisés par Linda comportent la formule suivante:
Fem-Dophilus® contient deux souches probiotiques brevetées et cliniquement documentées, Lactobacillus rhamnosus, GR-1® et Lactobacillus reuteri, RC-14®, découvertes et développées par les Dr Gregor Reid et Andrew Bruce, d’Urex Biotech. Plus de 25 années de recherche soutiennent l’utilisation orale de GR-1® et de RC-14® pour coloniser et favoriser la santé des voies urinaires et vaginales. * Un procédé de fabrication spécial protège les souches probiotiques inFem-Dophilus® de l’acide gastrique et améliore la survie des bactéries probiotiques dans le gros intestin. Vingt neuf articles scientifiques positifs ont été publiés par le Dr G. Reid en relation avec ce travail entre les années 2000 et et 200
Depuis, de nombreux autres articles publiés par des groupes de chercheurs indépendants ont aussi démontré les effets anti-fongiques et anti-bactériens de ces deux souches : Lactobacillus rhamnosus, GR-1 et Lactobacillus reuteri, RC-14 contre les infections génito-urinaires chez les humains et chez les vaches. Ces travaux ont aussi permis de mettre en évidence certains modes d’action de ces probiotiques. N.B.: aucune approche thérapeutique ne peut à elle seule être efficace chez 100% des individus. Dans l’étude randomisée et controlée par placebo du Dr Reid, 37% des femmes traitées avec ces deux probiotiques avaient retrouvé une microflore normale comparativement à 13% dans le groupe placebo.
Prébiotiques
Un prébiotique est défini comme un substrat non digestible qui, suite à sa métabolisation (fermentation) par les microorganismes du côlon, module la composition et/ou l’activité des microbiotes de l’intestin, conférant ainsi des effets physiologiques bénéfiques pour l’hôte. En plus des fructooligosaccharides (FOS) et des galacto-oligosaccharides (GOS), les auteurs incluent maintenant un plus grand nombre de composés dans la liste des prébiotiques : les amidons résistants à la digestion, la pectine, les arabinoxylans, les grains entiers et des composés qui ne sont pas des glucides tels les polyphénols (antioxydants).
De plus, l’ajout à la diète de végétaux, qui ont subi au préalable une fermentation lactique, améliore leurs effets bénéfiques sur la santé. Les avantages de la fermentation lactique résultent des mécanismes suivants : élimination des facteurs anti-nutritionnels, production de métabolites (peptides bioactifs, exopolysaccharides) qui ont un effet positif sur la santé, amélioration de la biodisponibilité des microorganismes grâce à l’hydrolyse des polymères (composés phénoliques), augmentation des vitamines, des minéraux, ce qui mène à une augmentation de la capacité anti-oxydante des aliments avec des effets possibles sur la flore intestinale et l’absorption de composés bioactifs (67). L’ajout à la diète de prébiotiques et d’aliments fermentés pourrait prévenir et/ou corriger de nombreuses maladies dont le développement est favorisé par une diète inappropriée (66, 68).
d) Médecines complémentaires
d. 1 ) Naturopathie
Les naturopathes sont des thérapeutes qui considèrent le patient dans sa globalité. Ils utilisent une approche holistique pour tenter de trouver de trouver les causes du déséquilibre qui a favorisé le problème de santé pour lequel il est consulté. Chaque cas pour lui est unique. Pour tenter de rééquilibrer le fonctionnement de l’organisme, le naturopathe utilise différents outils : diète, promotion de l’exercice physique, herboristerie, aromathérapie, homéopathie, médecine quantique, médecine orthomoléculaire (substances naturelles), etc (69).
Comme le naturopathe considère le patient dans sa globalité, il accorde une place prépondérante à l’importance de la diète. Son approche est basée sur les enseignements d’Hippocrate (Ve siècle avant Jésus-Christ), le père de la médecine moderne. C’est pourquoi, les naturopathes se sont alignés sur les enseignements du Dr Jean Seignalet suite à la publication de son livre « L’alimentation ou la troisième médecine ». Une des contributions importantes des naturopathes en ce qui concerne le traitement du syndrome de la vessie douloureuse est de mettre l’accent en premier lieu sur l’importance d’une alimentation anti-inflammatoire.
Malheureusement au Québec, il n’existe pas d’ordre des naturopathes, ce qui serait bien nécessaire, car beaucoup de thérapeutes peuvent avoir le statut de «naturopathe» sans avoir une formation adéquate. En France la naturopathie s’appuie sur une longue tradition et elle est pratiquée par des thérapeutes très bien formés dans ce domaine et le succès de leurs interventions est reconnu dans le milieu médical bien qu’il existe encore certains milieux médicaux rétrogrades.
d.2 ) Homéopathie, aromathérapie et herboristerie
Ces trois méthodes de traitement, originaires d’une longue tradition, lorsqu’utilisées par des praticiens bien formés et compétents, peuvent participer positivement au traitement des patients atteints du syndrome de la vessie douloureuse (10). Personnellement, ces pratiques sont trop éloignées de ma formation et de mon expérience pour en discuter plus avant malgré ma curiosité pour tout ce qui concerne les thérapies naturelles.
d.3) Importance de l’utilisation de la médecine alternative/complémentaire (CAM) chez les patients atteints du SVD et aperçu de l’efficacité de ces thérapies telle qu’évaluées par des patients et /ou par des scientifiques.
Il faut préciser que de telles études sont rares. Une étude américaine, réalisée en 2009 et publiée en 2013 par l’Association de cystite interstitielle (IC), fut effectuée à partir d’Internet (70). Un total de 2,101sujets, dont le diagnostic IC a été confirmé, ont été enrôlés. Plus de 84% des patients ont eu recours à des CAM, suite à la recommandation de leur médecin chez 55% d’entre eux. Parmi les patients qui ont eu recours aux CAM, 82.8% ont essayé un changement de diète et/ou des thérapies physiques et 62% ont eu recours à d’autres thérapies.
Les thérapies évaluées ont été classées dans l’ordre selon le pourcentage de patients satisfaits en raison de l’amélioration de leur condition due à la dite thérapie. Le nombre de patients correspondant au pourcentage est présenté entre parenthèse:
1) diète d’élimination, 87.6% (1,329 patients)
2) traitements chaleur et/ou froid, 87.5% (823 patients)
3) réduction du stress, 80.5% (562 patients)
4) relaxation, 76.4% (583 patients)
5) massages thérapeutiques 74.2% (366 patients)
6) méditation 66.8% (398 patients)
7) thérapie physique avec traitement interne 66.1% (349 patients)
8) exercices réguliers 65.2% (611 patients)
9) thérapie physique sans traitement interne 61.6% (260 patients)
10) traitement anti-fongique 61.5% (179 patients)
11) yoga 60.7% (284 patients)
12) probiotiques 58.8% (248 patients)
13) exercices de visualisation 58% (228 patients)
14) acupuncture 56.9% (260 patients)
15) chiropratique 56.4% (220 patients)
Les auteurs ont noté que lorsque les CAM sont administrés de façon précoce, les patients leur accordent un classement supérieur, comparativement aux CAM reçus plus tardivement.
Une méta-analyse britannique, publiée en 2016, a évalué l’efficacité des CAM disponibles pour le traitement du SVD. Cette analyse était basée sur 11 études (4 études randomisées avec contrôles et 7 études prospectives). Les thérapies étudiées étaient l’acupuncture, les thérapies de relaxation, les thérapies physiques, les thérapies enrichies en hydrogène moléculaire et la diète. Les études ont montré que les thérapies qui présentaient un bénéfice potentiel pour les patients SVD étaient dans l’ordre : les modifications diététiques, l’acupuncture et les thérapies physiques (71).
Une troisième étude visait uniquement à vérifier l’efficacité clinique de la manipulation systématique de la diète (une diète anti-inflammatoire personnalisée) en tant que thérapie de médecine alternative complémentaire chez des patients atteints du syndrome de la vessie douloureuse sur une période d’une année. Les auteurs concluaient que la manipulation intensive et systématique de la diète améliorait significativement les symptômes de la SVD , incluant les urgences urinaires, les douleurs pelviennes et de la vessie ainsi que les autres problèmes associés à la pathologie. Les effets positifs étaient observés relativement tôt, soit à l’intérieur de 3 mois et l’efficacité clinique était maintenue durant toute l’année (72).
Conclusion
Les nouvelles techniques de séquençage génétique, appliquées à l’étude des micro-organismes, ont permis au cours des cinq dernières années, une amélioration accélérée de la compréhension de la pathogénèse du syndrome de la vessie douloureuse. Même si traditionnellement le transfert des résultats de la recherche scientifique à la pratique médicale est très lent, il faut reconnaître que des associations américaines et européennes d’urologues, de gynécologues et de cliniciens ont reconnu rapidement la nécessité de tenir compte du microbiome urinaire dans la compréhension et le traitement d’une pathologie aussi complexe et multifactorielle que le SVD. Cela explique pourquoi ils sont nombreux à reconnaitre la nécessité d’établir des ponts avec les médecines alternatives/ complémentaires (CAM) pour traiter plus efficacement les SVD.
Ce sont les lecteurs de mon blogue qui m’ont conscientisée et qui d’une certaine façon m’ont incitée à faire le nécessaire pour mieux les informer à propos du SVD. J’ai donc fait le tour des publications pertinentes, consulté des documents sur les CAM et demandé et obtenu la généreuse collaboration d’une physiothérapeute-ostéopathe de réputation internationale, spécialisée en gynécologie, urologie et dysfonctions glandulaires et nerveuses, en la personne de Nathalie Camirand.
L’importance et la pertinence des CAM ne peut plus être niée puisque l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ainsi qu’un nombre croissant d’universités européennes, américaines et canadiennes prônent l’intégration de la médecine conventionnelle et des médecines complémentaires.
Il faut dire que ce n’est pas un hasard si les CAM n’occupent pas au Québec la place qu’elles méritent comparativement à l’Ontario, où les médecins bénéficient d’une protection légale lorsqu’ils prescrivent ou utilisent les CAM. Au Québec, le Collège des médecins sévit sous différents prétextes contre les médecins qui recommandent ou utilisent tout traitement qui s’écarte de la médecine conventionnelle. La résultante est que la plupart des médecins n’osent pas ou refusent de s’intéresser aux Cam parce qu’ils craignent d’être la cible de ce tout puissant ordre professionnel.
Il est plus que temps que le gouvernement du Québec, dont la majorité de la population utilise des approches de santé complémentaire, respecte le choix des Québécois et pose les gestes nécessaires afin de permettre aux médecins et au public québécois un libre accès à une meilleure connaissance et utilisation des CAM. On souhaite ardemment que le Collège des médecins du Québec mette en pratique le principe médical énoncé par Littré « être utile ou du moins ne pas nuire ».
Tout le travail que vous faites pour nous aider est « l’amour en action » . Merci encore. M Proulx
Bonjour,
J’ai une cystite interstitielle depuis près de 8 ans. J’ai utilisé l’Elmiron et le Vesicare au début de mon traitement (environ pendant 1 an) et ç’a bien fonctionné. L’Elmiron prend 3 mois à faire effet, alors il faut être patient. Aujourd’hui, je ne prend plus aucune médication et mes symptômes sont très tolérables. Je prend du « Magistrale Vessie » de chez Homéopathie Québec 2 fois par jour. L’alimentation aide pour beaucoup pour les symptômes de cette maladie. J’ai commencé par l’alimentation hypotoxique pendant près de 2 ans, mais ce n’était pas suffisant pour mes symptômes. J’ai une alimentation paléo et j’alterne avec le paléo cétogène (protocole Whals). Quand je « triche », je mange hypotoxique. Il faut aussi prendre en compte les aliments contenant de l’histamine comme les oignons et les avocats (faire une recherche sur internet), les aliments contenant beaucoup de vitamines C et ceux qui ont le plus de pesticides (faire une recherche sur internet) comme le céleri que j’achète toujours bio. Lors de mon diagnostic, je ne mangeais pas bien, mais j’avais aussi une candidose importante et des problèmes de constipation. Ces deux facteurs là sont aussi à régler. Le seul probiotique que je pouvais prendre à l’époque était le Culturelle, car il a seulement une souche dans ce probiotique (une fois la candidose réglée). Maintenant, je peux aller vers d’autres probiotiques, mais je ne suis pas capable avec toutes les souches, car je peux avoir des symptômes importants de cystite au point de ne pas dormir la nuit. Les suppléments de vitamine B12 aussi sont un facteurs de symptômes (ajout dans les laits végétaliens). Je prend du lait de coconut sans sucre ajouté. J’utilise aussi les tisanes de guimauves quand mes symptômes sont importants (Elmiron est fait à partir de la racine de guimauve?). Aussi, quand j’était vraiment en crise, le seul moyen pour moi de réduire les symptômes, c’était de jeûner (jeune sec plus efficace, mais faire attention, pas plus de 24 – 36 heures). Aussi, je faisais attention en crise de ne pas faire d’exercice d’abdominaux. Je vais aussi chez le chiro, ça m’aide aussi pour les symptômes (jambe plus courte que l’autre?, perte de force dans les jambes). J’ai eu aussi recours à la physiothérapie (plancher pelvien), mais plus aujourd’hui.
Bref, aujourd’hui je me sens libérée, même si parfois mes symptômes sont plus importants. J’ai eu recours aussi à une médication pour dormir, car le manque de sommeil est un facteur. La personne ressource qui m’a aidée le plus c’est madame Cynthia Gariépy à Québec, naturopathe. Je vous la recommande fortement. Elle peut bien vous guider.
Il faut savoir aussi que la cystite interstitielle vient par crise, il y a toujours une période d’accalmie après la crise, mais on ne sait jamais combien de temps elle durera. Il ne faut pas lâcher pendant ce temps. Éliminer les aliments à problèmes et une fois que vous n’aurez plus de symptômes ou presque, les réintroduire tranquillement. Je mange encore des avocats, mais pas un au complet et pas tous les jours, ceci vaut aussi pour les aliments problématiques. Ce n’est pas de ne plus en manger, mais de savoir réduire la quantité et la fréquence.
J’ai arrêté l’Elmiron, car je commençais avoir une baisse de la vision, mais au début ça m’a permis d’avoir un break et de prendre les moyens pour trouver une solution (alimentation). J’espère vous avoir été utile pour cette dame et les autres. Merci beaucoup Docteure Lagacé ,vous avez vraiment fait une différence dans ma qualité de vie!
Ce témoignage a été publié dans « Témoignage spécial ». Merci Karine pour ce compte rendu de votre parcours.
Bonjour,
J’aimerais simplement ajouté un produit concernant le debalancement de la flore vaginale. Les probiotiques sont intéressants mais il y a également les comprimés de vitamine C ( Prevegyne).
Pour moi, ils ont été plus efficace a 2 reprises que les probiotiques.
Diane
Merci pour cette suggestion.
La farine de Kaniwa est-elle acceptée dans le régime hypotocique.Merci beaucoup.
Il s’agirait de quinoa, donc si vous n’y êtes pas intolérante, il n’y a pas de problème.
Merci encore ! En passant mon conjoint se porte de mieux en mieux ! Il retrouve sa qualité de vie !
Vos conseils sont tous valables et très utiles, j’ai souffert de SVD et 2 choses ont finalement réglé mon problème à tout jamais: 1) diète sans produits laitiers et sans gluten pour contrôler mes intestins qui étaient en lien avec ma vessie irritée. 2) éliminer tout le sans fil de ma maison, pas de cellulaire, wifi. J’ai cablé mes ordinateurs et utilisé un téléphone filaire. Les ondes électromagnétiques ont un effet direct sur ma santé. Lorsque je suis exposée au champs électromagnétiques (ou électrosmog si on préfère) ma vessie réagit immédiatement.
Merci pour ce témoignage très important qui permet de mettre l’accent à la fois sur la diète et l’importance possiblement négative des ondes électromagnétiques sur la santé.