François me demande : qu’en est-il du vaccin d’AstraZeneka et de celui de Johnson & Johnson. Ont-ils de l’adjuvant?

Quelles sont les particularités des nouveaux vaccins à ADN développés par AstraZeneka, Johnson & Johnson  et la Russie sous le nom de Sputnik V comparativement aux vaccins à ARN messager?

À titre de comparaison supplémentaire avec les vaccins à ARN voir l’article intitulé « Suzie me demande si nous devrions craindre les nouveaux vaccins ARN Messager ».

Les vaccins à ADN dirigés contre la COVID-19, tout comme ceux à ARN messager ont été développés à l’aide des nouvelles technologies du génie génétique mais comportent des différences importantes :  1) les vaccins à ADN contiennent les instructions génétiques sous forme d’ADN qui serviront à la cellule de l’hôte à construire des protéines des spicules du SARS-Co-2; puisqu’il s’agit d’un vaccin à base d’ADN, il doit pénétrer dans le noyau cellulaire où son transgène (le gène du spicule du virus de la COVID-19) sera exprimé par le même mécanisme que celui que la cellule utilise pour exprimer ses propres gènes cellulaires normaux; 2) En second lieu, alors que les vaccins à ARN messager pénètrent dans les cellules de l’hôte à l’aide de liposomes (particules  nanolipidiques), les vaccins à ADN sont transportés dans les cellules de l’hôte par un vecteur constitué de l’enveloppe d’un  virus inoffensif (la capside) de la famille des adénovirus qui ne comporte pas de danger d’infection chez l’homme. Par contre, comme les adénovirus sont couramment présents chez les humains, il est possible que le système immunitaire des individus puisse reconnaître et intercepter le vaccin avant qu’il n’atteigne sa cible,  ce qui réduirait l’efficacité du vaccin. Pour cette raison, AstraZeneka a utilisé un adenovirus de chimpanzé, Spunik V utilise, pour ses deux doses, deux adénovirus humains différents alors que Johnson & Johnson utilise un adénovirus de type 26 moins fréquent chez les humains et dont le vaccin a été conçu pour ne nécessiter qu’une seule dose et qui peut être conservé dans un simple réfrigérateur.

Les vaccins à ADN sont immunogéniques et ne nécessitent pas d’adjuvant.

Efficacité du vaccin de Johnson & Johnson

(Washington) L’Agence américaine des médicaments (FDA) a confirmé mercredi l’efficacité du vaccin unidose contre la COVID-19 de Johnson & Johnson, dans des documents rendus publics deux jours avant une réunion de son comité consultatif pour examiner son autorisation en urgence aux États-Unis.

Publié le 24 février 2021 à 9h09 Mis à jour à

Agence France-Presse

L’efficacité du vaccin était de 85,9 % contre les formes graves de la maladie aux États-Unis, et il était également efficace contre ces formes graves à 81,7 % en Afrique du Sud et 87,6 % au Brésil, où des variants sont largement répandus.

La FDA a étudié indépendamment les résultats d’essais cliniques conduits sur quelque 40 000 personnes dans plusieurs pays.  

« Les analyses soutiennent un profil de sécurité favorable sans inquiétudes spécifiques de sécurité identifiées qui pourraient empêcher l’émission d’une autorisation d’utilisation en urgence », a-t-elle écrit. Cette autorisation pourrait intervenir dès la fin de la semaine dans le pays.

Toutes régions de l’essai clinique confondues, l’efficacité du vaccin 28 jours après la vaccination était de 85,4 % contre les formes sévères de la maladie.

Elle était de 66,1 % contre les formes modérées de la COVID-19.

Ces données confirment celles précédemment communiquées par l’entreprise pharmaceutique.  

Efficacité du vaccin d’AstraZeneca

https://www.ledevoir.com/societe/science/596392/coronavirus-le-vaccin-d-astrazeneca-plus-efficace-qu-il-n-y-paraissait

Le Danemark, la Norvège et l’Islande suspendent l’usage du vaccin d’AstraZeneca

·  ·  ·  ·  ·  ·  Radio-Canada, 11 mars 2021

5 h 35 | Mis à jour à 12 h 01

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1776462/danemark-suspension-vaccin-astrazeneca-covid

9 Commentaires

Classé dans Divers

9 réponses à “François me demande : qu’en est-il du vaccin d’AstraZeneka et de celui de Johnson & Johnson. Ont-ils de l’adjuvant?

  1. Ghislaine Martin

    Une question de base sur l’immunologie
    Comment une injection de matériel génomique (en phase III expérimentale) peut-il être immunisant contre une maladie qui n’est pas, elle, immunisante? Par exemple, la rougeole est immunisante; donc, le vaccin anti-rougeole est immunisant.
    C’est 1 + 1 = 2! Dans le cas du dit vaccin anti-covidien, 1 + 1 ne font pas 2…à la fin, on disait que le vaccin n’empêchait pas la contamination, ni la transmission contaminante, mais que la maladie serait moins délétère! Si je me fais vacciner contre une maladie 1 fois, 2 fois, 3 fois, 4 fois, etc.. et que je fais la maladie, que vais-je penser du dit vaccin?
    Y a-t-il des études sur le sujet, à savoir qu’un vaccin peut être immunisant pour une maladie qui n’est pas immunisante? Est-ce que l’immunité vaccinale serait de si courte durée que l’obligation vaccinale reviendrait à tous les 5 mois, durant toute la vie?
    Est-ce que nous vivons un phénomène qui est en dehors de toute logique immunitaire conventionnelle?

    • Jacqueline

      Bonjour Ghislaine, Pour répondre à votre question, il faut bien reconnaître que le virus qui cause la rougeole est un virus à ARN et que le vaccin développé contre cette maladie extrêmement contagieuse entraîne une durée immunitaire de très longue durée. En ce qui concerne les vaccins développés contre le virus Sars-coV-2, un virus également à ARN, ce virus a connu plus d’un millier de mutations depuis sa découverte dont 17 sont plus fréquemment rencontrées. Les variants suivants on tété reconnus comme préoccupants par l’OMS: Alpha, Bêta, Delta, Gamma mettant en jeux les spicules qui servent à s’accrocher à un récepteur spécifique sur les cellules humaines. Est apparu également le variant Omicron et ses sous-variants. Le problème avec les vaccins qui ont été développés contre le SARS-coV-2 n’est pas dû au fait que les antigènes utilisés dans ce vaccin ne sont pas immunogènes. Le problème est dû au fait que chacune des mutations qui ont modifié les spicules virus font que le vaccin devient moins efficaces contre ces nouvelles souches modifiées. En fait, il s’agit de la difficulté fondamentale d’arrêter la pandémie. Heureusement, le fait de donner des doses de rappels a permis toutefois de conserver une immunité importante contre les hospitalisations et le nombre de décès: https://www.inspq.qc.ca/covid-19/vaccination/efficacite-2-doses Actuellement, l’OMS annonce que la fin de la pandémie est amorcée, de plus, des scientifiques travaillent actuellement à trouver des solutions aux problèmes que nous avons rencontrés jusqu’ici avec le présent vaccin.

    • Jacqueline

      J’ai répondu à la question de Ghislaine dans un article intitulé Ghislaine me questionne sur l’immunité de courte durée du vaccin contre le SARS-coV-2

  2. Ghislaine

    D’après vos connaissances d’immunologiste, est-ce que le phénomène immunologique OAS (Original Antigenic Sin) s’applique dans le cas du SARs-CoV-2 et de ses variants?
    Ce phénomène qui pourrait se traduire en français ‘Péché originel antigénique’ stipule que:(comme vous le savez, il a été découvert à la fin des années 1950)
    1-Dans le cas d’une maladie due à un pathogène de souche #1: le Système immunitaire (S.I.) apprend et se souvient comment faire des Ac (anticorps) contre la souche #1.
    2- Une seconde maladie intervient ensuite avec la souche #2 du même pathogène, par exemple, la dengue montre quatre souches. À cette deuxième maladie, le S.I. répond comme si la souche #1 l’attaquait parce qu’il se souvient de la souche #1. Problème selon l’OAS: les Ac contre la souche #1 ne sont pas efficaces contre la souche #2, donc la maladie due à la souche #2 serait pire.
    Dans le cas du vaccin contre l’Influenza H1N1, il a été mal apparié aux souches circulantes et ce, plusieurs fois depuis, donc le S.I. n’est pas bien entraîné si l’on tient compte du OAS.
    Est-ce qu’un S.I. mal entraîné est pire que pas d’entraînement du tout?
    DOnc, je reviens à ma question: est-ce que l’OAS s’applique au SARS-Co-f2 (Covid-19) et à ses variants ou si l’injection de matériel génétiquement modifié comme c’est le cas du dit vaccin actuel outrepasse ce phénomène immunologique OAS?
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7204740/
    What about the original antigenic sin of the humans versus SARS-CoV-2?
    PMID: 32408268 Elsevier Public Health Emergency Collection

    • Jacqueline

      Bonjour Ghislaine, Votre question est intéressante. Naturellement pour y répondre de façon certaine, il faudrait effectuer des expériences contrôlées.
      On peut cependant émette l’hypothèse qu’un vaccin tel que celui de Pfizer et de Moderna, parce que leur contenu vaccinal ne contient qu’une variété limitée de peptides synthétiques imitant les spicules du SARs-CoV-2, le système immunitaire n’est pas alors activé contre l’ensemble des autres antigènes du virus, donc il est toujours vierge contre la grande majorité des antigènes du virus et dans ce cas le phénomène immunologique OAS pourrait ne pas s’appliquer.

  3. Michelle

    Si on reste dans le sujet vaccin, médicago de Quebec travaille sur un vaccin avec la nouvelle technologie d’adjuvant à usage pandémique ( de GSK). Est ce que cette technologie sera plus intéressante ou doit on s’en méfier

    • Jacqueline

      Médicago a réussi à produire une particule pseudo-virale (VLP) du coronavirus (SARS-Cov-2) en mars 2020 à partir de cultures de plantes utilisées comme bioréacteurs pour produire des structures non infectieuses de virus appelées particules pseudo-virales Les VLP imitent la structure native des virus, ce qui leur permet d’être facilement reconnus par le système immunitaire. Cependant, ils manquent de matériel génétique de base, ce qui les rend non infectieux et incapables de se répliquer. En d’autres termes, ils induisent une réponse immunitaire similaire à une infection naturelle mais sans les inconvénients qui y sont associés. Le candidat vaccin de Médicago sera évalué avec l’adjuvant GSK de la compagnie du même nom. D’après ces informations, on peut présumer que ce vaccin, à l’exception de son mode de fabrication en tant que particules pseudo-virales sur plantes, sera administré avec adjuvant selon un mode traditionnel. Il faudra attendre les développements ultérieurs pour en savoir plus.

  4. Blouin

    Difficile de prendre une dėcision ėclairėe.

    • Jacqueline

      À mon avis, la nécessité d’un vaccin repose sur la possibilité qu’une infection par un agent microbien puisse entraîner des effets pathogènes importants sur une proportion importante de la population, ce qui est le cas du virus SARS-CoV-2 et ses variants. Actuellement, il ne fait plus de doute que la COVID-19 est beaucoup plus dangereuse et susceptible de causer la mort ou encore d’entraîner des séquelles de longues durées lorsque comparée aux effets secondaires causés par les vaccins qui ont été reconnus comme efficaces et sûrs.

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