Un autre exemple qui démontre la puissance des lobbys comme Monsanto

Bonjour Mme Lagacé,

Il y a du nouveau du côté du Dr Séralini dont l’article de 2012 a été retiré après sa publication. Après 8 mois, sous la pression d’autres scientifiques, l’article a été republié ! dans un autre journal afin de relancer le débat http://www.sciencesetavenir.fr/decryptage/20140624.OBS1456/ogm-l-article-de-seralini-republie-dans-environmental-sciences-europe.html

Plus d’info et autres références: http://nutrisoinssante.wordpress.com/2014/06/24/effet-nefaste-de-lexposition-au-roundup-la-pollution-ogm-avec-le-dr-seralini/

merci,
Joh

Jacqueline ajoute l’article suivant  publié par la Fondation Sciences citoyenne (38 rue Saint Sabin, 75811 Paris – France)  http://sciencescitoyennes.org

Paris, le 28 novembre 2013

Une presse scientifique sous influence :
l’exemple de l’étude sur le maïs OGM NK603

En septembre 2012, Gilles-Eric Séralini (GES) et son équipe publiaient dans Food and Chemical Toxicology (FCT), une grande revue scientifique internationale, la plus longue étude de toxicologie (2 années) jamais réalisée sur un maïs génétiquement modifié (NK603) ainsi que sur l’herbicide Roundup auquel ce maïs a été rendu tolérant1, deux produits de l’entreprise Monsanto. S’est alors engagée à l’encontre de Séralini une campagne de dénigrement d’une violence extrême, cherchant non seulement à discréditer le scientifique mais aussi l’homme lui même2. Le rouleau compresseur d’un puissant lobby scientifico-industriel s’est mis en marche depuis cette parution avec pour mission prioritaire d’organiser le retrait de l’article de cette revue, ce qu’il est en passe d’obtenir. Un courrier daté du 19 novembre envoyé par la revue FCT à GES va en effet dans ce sens.

Il est crucial de revenir sur les conditions de cette rétractation tant elle montre les dérives qui guettent la presse scientifique. FCT est un journal à comité de lecture (c’est-à-dire où toute acceptation de publication est consécutive à une expertise par les pairs), un système considéré comme une garantie de qualité et d’indépendance par le monde scientifique et au-delà. L’article de GES et de son équipe est donc passé par cette étape avant sa parution.

Début 2013, un fait particulièrement troublant est intervenu à FCT avec la nomination, comme éditeur associé, d’un certain Richard E. Goodman. Il est chargé plus spécifiquement des biotechnologies, alors même que le bureau éditorial du journal compte déjà un expert sur la sécurité des aliments OGM en la personne de José L. Domingo, professeur de toxicologie et de santé environnementale. Et les états de service de M. Goodman sont éloquents : certes professeur de l’Université du Nébraska et spécialiste des allergies alimentaires, mais également employé chez Monsanto de 1997 à 2004, ayant publié des articles scientifiques pour le compte de cette entreprise, et très impliqué dans les activités de l’ILSI (International Life Science Institute), un lobby mondial déguisé en association de promotion scientifique, financé par les industries agro-chimiques et agro-alimentaires fabricantes d’OGM3.

Il y a trois jours, le rédacteur en chef du journal FCT contactait GES pour lui demander — plus d’un an après sa publication ! — la rétractation de son article. Dans son courrier, il reconnaît l’honnêteté, la sincérité et l’intégrité scientifique du Pr. Séralini mais justifie sa décision par le caractère peu concluant des résultats de l’étude, s’appuyant sur les arguments éculés relatifs à la souche de rat prétendue inadéquate (car sensible aux cancers) et au nombre insuffisant de rats testés par groupe. Ces critiques et toutes les autres attaques de l’étude ont pourtant déjà fait l’objet de réponses argumentées4 du Pr. Séralini et de ses co-auteurs — réponses que le journal FCT a d’ailleurs publiées (toujours selon le processus d’expertise par les pairs) — et suscité la réaction de plus de 300 scientifiques internationaux qui ont apporté, auprès du journal FCT5, leur soutien argumenté à cette étude.

Les raisons avancées par le rédacteur en chef de FCT ne peuvent pas justifier le retrait d’une publication, d’autant que celui-ci maintient les précédents articles — dans le même journal — des études pourtant plus courtes (90 jours) réalisées par Monsanto et ayant conduit à l’autorisation du maïs incriminé (NK603) et d’autres plantes génétiquement modifiées, alors que ces études ont été réalisées sur la même souche de rat et avec les mêmes effectifs6…

Pour rappel, toutes les attaques sur le fond dont “l’étude Séralini“ a fait l’objet émanent soit d’agences d’expertise qui sont à la fois juges et parties puisqu’elles ont contribué — directement ou indirectement — à l’autorisation des produits incriminés (maïs NK603 et/ou Roundup), soit d’experts, souvent autoproclamés, dont les liens avec les industriels des semences ou des pesticides sont apparus évidents7. En outre, les conclusions desdites agences ne découlaient pas de contre-expertises indépendantes et se sont avérées être le résultat d’une action concertée8.

Cette affaire confirme une fois de plus la force du lobbying de l’industrie des OGM qui s’inscrit dans la durée. Il accroît son pouvoir et investit des champs de plus en plus diversifiés malgré quelques reculades stratégiques affichées. Il surfe sur le refus de nos sociétés et particulièrement des autorités politiques de traiter sérieusement les conflits d’intérêts, ce qui permet le développement d’une connivence entre scientifiques et industriels au mépris de l’intérêt général. Aussi, la Fondation Sciences Citoyennes ne peut que s’alarmer de cette infiltration rampante avérée de la presse scientifique et déplore que celle-ci puisse par faiblesse, déshérence morale ou complicité participer à son propre dévoiement.

Contact : Jacques Testart, Christian Vélot, contact@sciencescitoyennes.org 01 43 14 73 65

1 Séralini, G.E., Clair, E., Mesnage, R. Gress, S., Defarge, N. Malatesta, M. Hennequin, D. Spiroux de Vendômois, J. (2012) Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize. Food and Chem. Tox. 50:4221-4231
2 http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/01/09/01008-20130109ARTFIG00671-ogm-les-liaisons-dangereuses-du-pr-seralini.php
3 http://www.independentsciencenews.org/science-media/the-goodman-affair-monsanto-targets-the-heart-of-science/
4 http://www.criigen.org/SiteFr/images/stories/traduction-r%E9ponses%20aux%20critiques_s%26ralini%26al_fct2013.pdf
5 http://www.criigen.org/SiteFr/images/liste-soutienssci-ges%20%281%29.pdf
6 Hammond, B., Dudek, R., Lemen, J., Nemeth, M., 2004. Results of a 13 week safety assurance study with rats fed grain from glyphosate tolerant corn. Food Chem Toxicol 42, 1003-1014.
Hammond, B., Lemen, J., Dudek, R., Ward, D., Jiang, C., Nemeth, M., Burns, J., 2006a. Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn rootworm-protected corn. Food Chem Toxicol 44, 147-160.
Hammond, B.G., Dudek, R., Lemen, J.K., Nemeth, M.A., 2006b. Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn borer-protected corn. Food Chem Toxicol 44, 1092-1099.
7 http://blogs.rue89.com/de-interet-conflit/2012/11/12/ogm-la-guerre-secrete-pour-decredibiliser-letude-seralini-228894
8http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Le-mensuel/Etude-Seralini-sur-les-OGM-la-riposte-des-agences-sanitaires-etait-concertee

 

 

 

7 Commentaires

Classé dans Divers

7 réponses à “Un autre exemple qui démontre la puissance des lobbys comme Monsanto

  1. le treust

    Merci pour toutes ces informations. JYves Le Treust Rennes ( F)

  2. Hélène Lavoie

    Mme Jacqueline, Le lien suivant ne fonctionne pas
    http://scincescitoyennes.org
    Hélène Lavoie

  3. Denise Boire

    Bonjour Dre Lagacé, Existe-t-il des cuisines collectives ou des cours de cuisine à partir de votre livreà Montréal. Je vis seule et j’ai besoin de support. Denise Boire Date: Fri, 27 Jun 2014 13:10:53 +0000

    • Jacqueline

      Bonjour,

      Si vous avez besoin d’aide pour bien suivre les règles de l’alimentation hypotoxique, ce serait une bonne idée de vous abonner à SOSCuisine. Ce site est annoncé sur mon blogue, vous n’avez qu’à cliquer dessus. Pour un coût de $10.00 par mois, vous obtiendrez des menus avec recettes faciles pour les 3 repas par jour, 7 jours par semaine.

  4. Intolérance au gluten : l’herbicide Roundup coupable ?
    Le Point.fr – Publié le 06/05/2014 à 06:03
    Le désherbant Roundup serait à l’origine de l’épidémie d’intolérance au gluten qui touche aujourd’hui une personne sur vingt dans le monde.

    Par Justine Mazzoni

    Dès son arrivée à Matignon, l’une des premières exigences de Manuel Valls a été de demander des menus adaptés à son allergie au gluten. Pire encore que l’allergie, qui entraîne immédiatement des difficultés respiratoires et/ou digestives, et bien plus répandue, 500 000 français souffrent d’intolérance au gluten. Également appelée maladie coeliaque, cette pathologie est plus sournoise, car, contrairement à l’allergie, elle conduit à une inflammation des muqueuses de l’intestin, provoquant la destruction de la paroi intestinale.

    Origine

    Crampes abdominales, amaigrissement, insuffisance rénale et thyroïdienne ou anémie, 5 % de la population mondiale souffre de la malade coeliaque. Mis à part le régime sans gluten, mais dont le danger est souvent évoqué, aucun traitement n’existe, ce qui pousse les chercheurs à travailler sans relâche sur cette pathologie. Anthony Samsel, consultant scientifique, et Stephanie Seneff, chercheuse au Massachusetts Institute of Technology, ont décidé de s’intéresser à l’origine d’une maladie qui s’est particulièrement développée ces dernières années.

    Publiés par la revue trimestrielle scientifique Interdisciplinary Toxicology, les résultats de l’étude qu’ils ont menée risquent bien d’inquiéter l’une des plus célèbres firmes américaines : Monsanto. Anthony Samsel et Stephanie Seneff ont en fait découvert que l’intolérance au gluten était liée à l’utilisation massive du Roundup, herbicide le plus utilisé au monde et produit phare de Monsanto. La substance active de ce désherbant, commercialisé depuis 1975, le glyphosate, serait « le facteur le plus important de cette épidémie », d’après cette étude. Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont exposé des poissons d’eau douce à l’herbicide et constaté qu’ils développaient alors des symptômes similaires à ceux de la maladie coeliaque.

    Néanmoins, les résultats de l’expérience doivent être relativisés puisque la fiche toxicologique du glyphosate précise la toxicité de la substance pour les animaux aquatiques et les effets « au niveau du tractus gastro-intestinal ». Pour être véritablement fixé, il faudra attendre des tests réalisés sur d’autres animaux.

    Toxicité

    L’apport de cette étude se trouve ailleurs, loin de l’intolérance au gluten, puisqu’elle a permis de révéler l’omniprésence du Roundup dans l’organisme humain et de confirmer encore une fois la dangerosité du produit. L’association « Les Amis de la Terre » a prélevé les urines d’un échantillon de citoyens européens et les résultats ont de quoi affoler : 44 % d’entre eux, même ceux qui n’avaient jamais utilisé de Roundup, avaient des traces de glyphosate dans l’organisme.

    La toxicité du Roundup a déjà été souvent mise en avant par des études, et dénoncée par les militants écologistes. L’herbicide de Monsanto est même classé sur la liste des produits « dangereux pour l’environnement » en Europe, ce qui n’empêche pourtant pas son utilisation massive dans l’agriculture. Son autorisation d’utilisation pour l’Europe a expiré en 2012, mais sa demande de renouvellement, posée en 2010 par Monsanto, a été acceptée, ce qui la prolonge à 2015.

    Si les résultats de l’étude menée par Anthony Samsel et Stéphanie Seneff sont confirmés par des analyses plus poussées, Monsanto pourrait en pâtir, puisque le Roundup représente 40 % de son chiffre d’affaires, soit 1,8 milliard de dollars. Pourtant, la multinationale a affronté de nombreuses polémiques et a toujours réussi à retomber sur ses pattes… Jusqu’ici !

    Jacqueline ajoute:

    Lire mon article sur les dangers des OGMs et en particulier sur le glyphosate contenu dans le roundUp.

    Voici le résumé de l’article publié par A. Samsel et S. Seneff au sujet de la dangerosité du glyphosate, l’agent actif du roundUp vaporisé sur les plantes OGMs tels le maïs ainsi que pour faire sécher le blé.

    Interdiscip Toxicol. 2013 Dec;6(4):159-84. doi: 10.2478/intox-2013-0026.
    Glyphosate, pathways to modern diseases II: Celiac sprue and gluten intolerance.
    Samsel A1, Seneff S2.
    Author information
    Abstract
    Celiac disease, and, more generally, gluten intolerance, is a growing problem worldwide, but especially in North America and Europe, where an estimated 5% of the population now suffers from it. Symptoms include nausea, diarrhea, skin rashes, macrocytic anemia and depression. It is a multifactorial disease associated with numerous nutritional deficiencies as well as reproductive issues and increased risk to thyroid disease, kidney failure and cancer. Here, we propose that glyphosate, the active ingredient in the herbicide, Roundup(®), is the most important causal factor in this epidemic. Fish exposed to glyphosate develop digestive problems that are reminiscent of celiac disease. Celiac disease is associated with imbalances in gut bacteria that can be fully explained by the known effects of glyphosate on gut bacteria. Characteristics of celiac disease point to impairment in many cytochrome P450 enzymes, which are involved with detoxifying environmental toxins, activating vitamin D3, catabolizing vitamin A, and maintaining bile acid production and sulfate supplies to the gut. Glyphosate is known to inhibit cytochrome P450 enzymes. Deficiencies in iron, cobalt, molybdenum, copper and other rare metals associated with celiac disease can be attributed to glyphosate’s strong ability to chelate these elements. Deficiencies in tryptophan, tyrosine, methionine and selenomethionine associated with celiac disease match glyphosate’s known depletion of these amino acids. Celiac disease patients have an increased risk to non-Hodgkin’s lymphoma, which has also been implicated in glyphosate exposure. Reproductive issues associated with celiac disease, such as infertility, miscarriages, and birth defects, can also be explained by glyphosate. Glyphosate residues in wheat and other crops are likely increasing recently due to the growing practice of crop desiccation just prior to the harvest. We argue that the practice of « ripening » sugar cane with glyphosate may explain the recent surge in kidney failure among agricultural workers in Central America. We conclude with a plea to governments to reconsider policies regarding the safety of glyphosate residues in foods.

  5. Bourget Céline

    bonjour Mme Lagacé,
    Je tiens à vous dire toute mon appréciation pour cet immense travail que vous faites pour bien nous informer scientifiquement comme certains autres scientifiques qui ont le courage de se tenir debout pour la vérité, ce qui est difficile malheureusement à notre époque où l’argent parle plus fort que tout. Il y a tellement de faussetés qui se publient qu’il est très difficile de distinguer le vrai du faux lorsqu’on n’a pas une base solide en sciences ; cela amène les gens dans un cynisme que des scientifiques comme vous aident à combattre;c’est essentiel.
    merci beaucoup,
    Céline Bourget

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